Les exemples sont légion.
Mais certains plus croquignolets que d’autres. Plus criants, dirons-nous, pour nous indigner un peu.
Liste ci-après.
Non exhaustive et, cent fois hélas, jamais terminée mais toujours renouvelée.
Voilà donc, il y a quelques jours, que quelques journalistes de France-Info nous ont démontré dans le cadre de leur travail et de façon très détaillée, ce que pouvait signifier, au choix, incompétence, erreur, omission regrettable, mensonge aussi, en tous cas contrevérités (pour adoucir le propos) et partant, désinformation.
A CINQ POUR PLANTER UN ARBRE
Ainsi, interviewant, très respectueusement et cérémonieusement, monsieur Jean Peyrelevade, ancien patron de multiples multinationales -françaises comprises telle le ruineux (1) Crédit Lyonnais-, et éminence de la gauche, genre ‘’gauche caviar’’ vu ses amitiés financières, sa retraite et ses émoluments divers (de 500.000 à un million d’euros par an), un journaliste de l’info en continu donc, s’est entendu affirmer que pour faire économies, la foultitude de fonctionnaires français devait, non pas être drastiquement diminuée mais intelligemment redistribuée.
En foi de quoi, tout commencerait à être pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Certes, certes, les fonctionnaires, en plus d’être nombreux, bénéficient, par rapport au secteur privé, d’avantages exorbitants qu’ils ne sont pas près d’abandonner.
En retour, dit-on, ils assurent nos services publics lesquels sont en train de se réduire comme peau de chagrin.
Certes, certains secteurs sont pléthoriques par rapport à d’autres et un redéploiement serait donc nécessaire.
Sauf, et l’on était en droit d’attendre de la part de notre journaliste une remarque que le premier âne venu aurait pu faire : quid des fonctionnaires territoriaux ?
En effet, contrôler la croissance du nombre des fonctionnaires au plan national est une chose. Relativement commode mis à part que l’Etat lui-même est…incapable de dire combien il y en a… (2)
Par contre, contrôler la foule de fonctionnaires territoriaux, municipaux ou communaux en d’autres termes, en est une autre.
En effet un des piliers de la politique locale française a pour nom clientélisme.
Et tout le monde sait que dans les 36.500 communes de France, il y a toujours place pour toute sorte d’employés de complaisance, de sportifs qu’il faut bien caser pour leur permettre de jouer les faux amateurs, et d’agents électoraux qui assurent une élection sans coup férir le moment venu.
Pour une ville disons de 50.000 à 60.000 habitants, embaucher les parents, les enfants des parents et les amis des amis peut vous permettre, pour un gros millier d’employés de disposer de 2 à trois mille voix favorables qui feront pencher un scrutin du bon côté l’élection venue.
Là, en plus avec le décentralisation, pas question de contrôler quoi que ce soit.
On n’a donc pas fini de voir fleurir un peu partout les équipes de 5 bonshommes, indispensables pour planter un arbre…et les tribus de ‘’spécialistes’’ des parcs et jardins qui, dès 11 heures et demie, sont dans les starting blocks, verre de pastis à la main, fin prêts pour le sprint qui leur évitera de manger froid…avant de revenir, sur le coup de 13H30…ou peut-être plutôt14H20, car, misère de misère, les bouchons de la circulation affectent, de nos jours, même les chemins de campagne.
On se serait attendu à une remarque, ou à une question peut-être, du journaliste car ces sujets là, aucun contribuable ne peut s’empêcher de les connaître non ?
Donc, un journaliste aussi n’est-il pas ?
Que nenni. Un grand patron, une haute personnalité est là pour nous dire sa vérité, qui est censée être LA vérité. Et les journalistes eux, sont là pour leur demander très poliment de nous dispenser la bonne parole.
GRANDS AVANTAGES À ETRE PETIT
Autre exemple des mêmes sur la même radio.
Une journaliste interroge une économiste distinguée à propos de l’éternelle question de la mobilité de l’emploi et s’entend vanter ‘’l’excellent exemple du Danemark, petit pays où la mobilité ne pose aucun problème vu que tout le monde là-bas s’en accommode très bien, ce qui contribue à la richesse du pays et à un taux de chômage record de 4%’’.
Tel que !
Dommage que les journalistes français ne connaissent pas tellement bien la géographie. A croire qu’ils ne mettent pas toujours leur nez dehors. (3)
En effet le Danemark - pour qui sait lire un bouquin de géo du certif- est grand comme, exactement, un département français et demi !
Pour un Danois, il n’est pas très dérangeant d’aller travailler à 10, 20, 30 ou 40 kilomètres de chez lui, voire une centaine, puisqu’il peut tous les soirs, se retrouver parmi les siens.
Il y a, des fois, de bien grands avantages à rester tout petit.
De toutes manières, c’est très exactement ce que font la plupart de mes collègues ici en France de chez nous.
Mais imposer à un habitant de Tarascon, d’aller chercher du boulot à Tourcoing, est, tout de même une autre paire de manches.
C’est ce qui se pratique d’ailleurs couramment, déjà, y compris, pour ne citer que cet exemple, dans l’enseignement où au cours d’une carrière d’instit, si l’on ne dispose pas d’un coup de piston maousse, on se balade six ou sept fois tous azimuts la France entière, ce qui contribue largement à vous faire une vie de famille d’enfer et ravale, aussi au passage les citoyens du rang d’humains à celui de pions, de numéros, de matières consommables.
L’idéal pour le taux de croissance du capitalisme à l’américaine des fonds de pension US et européens.
Mais ces nuances vont bien au-delà des possibilités des journalistes qui, il est vrai les pauvres, ont si peu de temps pour boucler leur journal, afin de rester toujours en tête des premiers de la classe de l’information n’est-ce pas ?
ON S’INDIGNE ENFIN ?
Un autre encore ?
A propos de l’euthanasie, un journaliste interviewe un médecin qui a assisté au procès et qui dit son ‘’indignation’’.
Ah ! L’on se dit que peut-être, il va y aller d’un avis contraire au discours unique à la mode qui veut que la loi doive faciliter l’euthanasie en question.
Après tout, il aurait bien le droit non ?
Mais non ! C’est tout le contraire !
Pourquoi ?
Eh bien il trouve scandaleux que l’on ait condamné, même par principe, l’autre médecin qui, elle, a administré la dose mortelle à la malade en fin de vie.
Scandaleux dit-il car le verdict a été prononcé sous la ‘’pression médiatique’’.
En clair, comme à Outreau ou quasiment si l’on comprend son allusion.
Dommage que le journaliste ne lui ait pas fait remarquer, tout de même, que donner la mort c’est tuer, même si c’est plein de bons sentiments et qu’il faut, tout de même, mettre des limites d’autant qu’elles sont de plus en plus floues.
Evidemment, lorsque le directeur de l’information vous rebat les oreilles en vous rappelant que votre rôle est de tendre un micro et surtout de ne pas faire de remarques à votre interlocuteur…
On ne voit, d’ailleurs, pas pourquoi les journalistes parlent encore.
Au fait, n’avez-vous pas remarqué que, de plus en plus, ils se bornent à ne citer que le nom et les qualités de l’interviewé ? Et à poser des questions dont tout les auditeurs savent très bien que l’autre va répondre uniquement pour se faire valoir ?
Les journalistes ? Moins ils en disent mieux il se portent.
Surtout pas d’opinion !
Les interviewés doivent, seuls, nous dire la leur.
Mais, direz-vous, s’ils ne sont pas assez informés ou clairvoyants pour en avoir une ces interviewés ?
Tant pis pour eux. Ils n’ont qu’à être intelligents, instruits et bien placés et puis, en un mot comme en cent, bien informés quoi...
Oui mais, justement, bien informés par qui ?
Mystère.
LES ROSBIFS SONT DES IGNOBLES
Allez, un dernier pour la route.
Un journal anglais viens de rappeler à ses lecteurs (mais aussi aux Français et à leurs journalistes qui regardent partout mais pas là où il faudrait), que notre président, lorsqu’il ne le sera plus, risque de se retrouver face à la justice de son pays.
A cause des nombreuses ‘’affaires’’ que vous savez. Ou dont vous avez vaguement entendu parler.
Par conséquent, nous dit l’angliche, même si chaque citoyen peut lui faire confiance à la justice, ça craint peut-être…
Or donc, un journaliste du Figaro, à la lecture du journal anglais, s’est indigné, fâché tout rouge sur le mode ‘’Qu’est-ce que c’est. Ces rosbifs sont bas, ignobles, nos hommes politiques sont d’une blancheur immaculée, et ils n’ont qu’à regarder chez eux ces sales calomniateurs, ils devraient avoir honte de porter des accusations pareilles…’’.
Dommage que le journaliste du Figaro, et celui de France Info, n’aient jamais entendu parler des affaires des lycées d’Ile de France, des emplois fictifs, des frais de bouche, toutes affaires brièvement évoquées par la grande presse et au cours desquelles, pourtant, le nom du président a été cité mais que la loi sur l’immunité totale protège…au nom, pourtant, de l’égalité de tous devant ladite loi.
Mais la dure loi qui gouverne notre information et ceux qui la servent est claire.
Surtout, pas poser de question. Pas des mauvaises en tous cas.
Juste celles qui permettent à nos éminences de se faire briller le poil.
Détourner l’attention, occuper la galerie, faire rêver, voilà le boulot des nouveaux chiens de garde du Système.
Un vrai boulot d’histrion, du nom de ces acteurs bouffons chargés de distraire le public entre les scènes dramatiques.
Vous savez ou pas, il faut dire que ce métier, dans l’Antiquité, était fort mal considéré…
Mais bon, de nos jours il nourrit grassement son homme. Alors hein…
Comique de cette dernière histoire, les deux journalistes, et aucun autre fut-il anglais d’ailleurs, n’ont noté que le nouveau procureur des Nanterre, disent les mauvaises langues et provocateurs genre ‘’Canard Enchaîné’’, ne fera jamais de misères aux plus hautes personnalités en question et que, donc, les ‘’affaires’’ en question font partie d’un passé désormais révolu.
Terminé, fini, on passe à autre chose.
Allez ! Ne nous attardons pas sur les erreurs, oublis, illusions, contrevérités, mensonges bien gros ou par omissions.
Si les journalistes devaient tout nous dire, nous n’y survivrions pas.
Hardi petit !
Regardons plutôt, confiants vers l’avenir radieux qui va sortir des urnes, comme d’une boîte à surprises.
Envolée, la dette pharaonique. Fini le SMIC somptuairement misérable. Terminé le casse-tête migratoire.
Le paradis sur Terre on vous dit. De droite, de gauche, ou du centre.
Pourquoi en douter ?
Ce sont les journalistes qui nous le promettent.
(1) Ruineux est peu dire lorsqu’on sait que pour renflouer la bête, mirifique faillite de la gauche en son temps, il en aura coûté, aux contribuables français, pas moins de…mille milliards de francs d’avant.
(2) Garanti ab-so-lu-ment au-then-ti-que.
(3) A part les grands (quelle taille ?) reporters de guerre qui font pleurer dans les chaumières en nous relatant les malheurs des pauvres irakiens ou thaïlandais, en oubliant allègrement ceux des smicards de leur quartier qui, évidemment, sont moins vendeurs. D’ailleurs ne sont-ils pas des gens heureux ces smicards dont le somptueux salaire ferait, au fin fond du désertique Mali, de véritables nababs ?