-On est en 2008 et tout a changé.
-Tout vous croyez ?
-Comment, vous ne pensez pas ?
-Ah bon…Pourtant nous pensions qu’avec toutes les promesses présidentielles….Certes, certes, il faut du temps pour leur réalisation mais nous supposions aussi que la rupture allait se manifester vraiment autrement non ?
Petit inventaire ?
Ben voilà. On pensait, bêtement peut-être, que comme aux temps anciens le gouvernement censé faire disparaître la ‘’fracture sociale’’, les efforts de celui-ci allaient changer en ce sens qu’il allait réduire réellement ladite fracture que le précédent grand chef n’avait pas réussi à faire disparaître.
ON AUGMENTE MAIS ON DIMINUE AUSSI
Oh certes. Changements il y a. On les voit.
Le prix du gaz et des carburants augmente, celui des médicaments augmente, celui aussi de l’électricité augmente, les prix des fruits et légumes augmentent, d’ailleurs en même temps que notre vertueuse ministre de la Santé bien nourrie nous dit qu’il faut en manger de plus en plus, le prix du poisson augmente…bref, tout augmente et on en passe de bien cachés.
D’accord, il faut moduler. En effet, certaines choses baissent. Et même pas mal, reconnaissons le.
Ainsi, les retraites, elles, baissent, et cette fois pour de bon. En effet, jusqu’à présent, elles n’augmentaient pas ou d’un iota et de temps à autres alors que l’inflation, et pas celle dont l’INSEE nous rebat les oreilles, caracolait fièrement.
Cette fois, il y a rupture. Notre grand chef n’a pas hésité à dire que les retraites augmenteraient moins que l’inflation…mais seulement d’un demi point de moins.
Ce qui revient à dire, quand même et tout bonnement, que le mouvement de dégringolade du pouvoir d’achat des vieux est lancé mais cette fois très officiellement. Désormais les retraites augmenteront moins que l’inflation, ce qui signifie qu’elles…diminueront régulièrement en termes de pouvoir d’achat…jusqu’à disparaître complètement pour le plus grand bénéfice de la Nation, c’est-à-dire des plus riches ?
Cette diminution officielle est une manière élégante d’accélérer un peu plus la disparition des retraités. A terme, une condamnation à mort civilisée. Déjà bien entamée avec les soi disant squelettiques remboursements médicamenteux, chirurgicaux, soins optiques et dentaires.
L’ENCADREMENT ET LA RACAILLE
Autre diminution : celle des salaires, sauf ceux des PDG et des cadres supérieurs et moyen supérieurs cela va sans dire. Il faut bien que le patronat puisse compter sur sa garde prétorienne, cet encadrement ‘’intelligent’’ chargé de donner les ordres et de servir de tampon entre les chefs et la racaille, voire de fusibles virables à volonté si nécessaire.
Diminution encore ? Cherchez bien. Il y en a mais celles que nous venons d’évoquer constituant l’essentiel de notre pouvoir vivre, on ne voit pas très bien comment ou quoi diminuer encore, sauf que, dans ce domaine, l’imagination des chef est sans limites.
JOYEUX NOEL ET BONNE ANNEE
Alors, lorsqu’on vient nous dire avec un bon sourire Joyeux Noël et Bonne année, on se pose quelques questions.
Pour le premier idiot venu, une bonne année, en particulier au moment des fêtes, est celle où l’on vous fait des cadeaux. Au moins quelques uns.
Or, les promesses n’ont jamais constitué des cadeaux bien nourrissants.
Et les retraités, smicards et autres Rmistes, n’ont pas fini de tirer la langue et de se préparer à travailler plus.
Car là, l’augmentation des heures de travail les attend…corollairement à la diminution des moments de repos.
L’on entretient bien les machines n’est-ce pas ? Les humains n’auraient-ils pas les mêmes droits ?
Ben non. Pour le patronat, les humains, les Français en particulier, sont d’incurables feignants, qui, lorsqu’ils ne servent plus, ont juste le droit d’être achevés, comme les chevaux, et qu’il faut, en attendant, les remettre illico au travail.
Comme si, tiens comme c’est curieux, les salaires et avantages de tous les membres des gouvernements, actuel et passés, et les profiteurs de toutes les entreprises, étaient de l’argent virtuel…
Qui a payé, et paie encore très cher, les salaires, somptuaires ceux-là, de nos élites nationales, politiques, économiques, médiatiques ?
N’est-ce pas le travail des bouseux et prolos à casquette ?
Aussi, entendre ces gens-là nous souhaiter la bonne année nous donne des boutons et pleurer de rire pour n’en pas pleurer tout court.
Mais, au fait, depuis toutes ces années, les membres des gouvernements, les sénateurs, les députés, les conseillers généraux, les maires, faisaient-ils partie de ces travailleurs acharnés qui donnaient l’exemple des semaines de travail de 40, 50 voire 72 heures et de ces semaines sans repos et de ces années sans vacances que l’on donne comme objectif à atteindre aux citoyens qui ne deviendront honorables qu’à ces conditions?
BONNE ANNEE ? BONNE JOURNEE …
Alors, ces souhaits de Bonne Année hein…
Nous, ici, lorsque certains nous souhaitent la bonne année, déjà, nous leur faisons remarquer que nous préférons leur souhaiter une bonne journée…par les temps qui courent, c’est toujours ça de pris.
De plus, nous faisons aussi remarquer que les souhaits de bonne année exonèrent un peu trop aisément ceux qui les prononcent, de travailler au bonheur de leurs semblables tout au long de l’année. Ce qui serait pourtant bien la meilleure et la plus honnête manière de faire que l’année soit réellement bonne pour ceux à qui l’on dit vouloir du bien.
Ils représentent, ni plus ni moins, que ces aumônes autrefois ‘’généreusement’’ dispensées aux miséreux sur le parvis des églises à la fin de la grand messe. A part que ces aumônes, au moins, étaient sonnantes et trébuchantes. Fut-ce très légèrement…
Enfin, le déploiement des fastueuses dépenses des représentants de notre économie et de notre politique, nous permet de comprendre un peu mieux que s’il n’y a plus un kopeck dans les caisses - enfin d’après ce qu’on s’évertue à nous dire – il faut bien que ce soit dans la poche des mêmes que tout cet argent soit trouvé.
Comme dirait notre président : l’argent il faut bien le prendre quelque part.
Et le mieux n’est-il pas de le piquer dans la poche la plus facile, celle de ceux qui ne peuvent pas se défendre ?
COURTE MAIS BONNE
Un dernier exemple ?
Les 2% de plus qu’il va falloir payer pour acheter du poisson.
Merci aux pêcheurs qui disent travailler pour les consommateurs, merci aux poissonniers qui vont répercuter la hausse sans toucher à leurs marges. Merci aussi à Total sur qui le gouvernement pourrait aisément répercuter la hausse compte tenu de l’augmentation exponentielle de ses bénéfices.
Merci enfin audit gouvernement qui aurait pu nous présenter des vœux vraiment sincères pour que nous vivions une bonne et heureuse année, mais avec une sincérité qui serait prouvée par une mise en œuvre effective des souhaits exprimés.
Mais les promesses, n’est-ce pas, comme disait Pasqua, n’engagent que ceux qui y croient.
Avant, l’on cachait les hontes accumulées qui transpiraient de ces promesses jamais tenues. On promettait, on mettait en avant quelques maigrelettes réussites, on tâchait de faire illusion.
Aujourd’hui, on ne les cache même plus, parce que la honte, connaît pas.
Non, ‘’ils’’ n’ont pas, ils n’ont plus honte.
L’argent pour les riches, le boulot pour les pauvres. Comme disait Coluche : on peut pas tout avoir : les riches ils ont de quoi manger, les pauvres, eux, ils ont de l’appétit.
Tiens, qu’en pense Benoît 16 qui a nommé chanoine d’élite notre représentant suprême ? Ces promesses vont-elles dans le sens du ‘’Aimez votre prochain comme vous-mêmes’’ religieusement et organiquement attachés à cette sainte fonction ?
On verra en 2012 ?
Bof, d’ici là…Et puis même. Ségolène, elle, a dit qu’il fallait penser aux plus démunis…
Tous ceux qui sont un peu au-dessus, on n’y pense pas.
L’aumône encore une fois.
Allez, après nous le déluge ?
Comme le disent les hédonistes : la vie ? Courte mais bonne.
Dommage que pour certains elle soit surtout très courte et que pour d’autres elle soit surtout très bonne.