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Politique - Page 16

  • Démocratie vs religion: la fin de l'Histoire?

    La principale caractéristique de la conjoncture planétaire au fil des époques, a été, depuis une vingtaine d’années à maintes et diverses fois, interprétée, déchiffrée, décryptée.

    Selon les époques, les ''ères'', on a discerné succsssivement dans la suite des systèmes en place, la fin de la domination dogmatique religieuse, puis l'avènement du siècle des Lumières et de la raison, suivi par celui du scientisme, du Progrès et de l’évolutionnisme, à qui succéda la libre pensée. Suivit la montée du laïcisme et la séparation des Eglises et des Etats, qui se concrétisa, enfin, par la mise au pas des religions par le marxisme et le capitalo-libéralisme notamment.

    Plus récemment, dans sa ‘’fin de l’Histoire’’, Francis Fukuyama a voulu voir dans l’effondrement de l’URSS, l’arrêt de la saga humaine alimentée par les seules luttes politiques et militaires, voire, confusément philosophiques, voire religieuses.

    Toutes ces interprétations n’étaient pas fausses mais très partiellement vraies.

    Et quelques articles écrits par des journalistes très au fait, eux, de la chose religieuse, islamique en particulier, viennent nous fournir ce qu’ici nous considérons comme un début de solution au problème plein d’interrogations, que constituent les affrontements sanglants des forces de pouvoir et de leurs irréductibles opposants, dont font partie les terroristes.

    En effet, comme le mentionne le N° 767 de Courrier International, les journaux arabes Asharq-Al-Awsat, Al-Hayat ou Elaph (En ligne), voient dans l’attentat de Londres, une manifestation du ‘’fascisme islamique’’ , seulement sous-tendu par la misère de pays arabes, mais avant tout, fondé sur une volonté absolue de conquérir LE pouvoir.

    Le Daily Times de Lahore au Pakistan, cité par le même numéro, est plus précis encore lorsque, sous la plume de Miranda Husain, il écrit que ‘’ le ‘’projet’’ d’Al-Qaïda viserait à mettre à la tête de différentes nations, des individus qui, s’ils ne partagent pas intégralement l’idéologie de l’organisation, tout du moins ne contestent pas directement ses ambitions politiques.’’

    D’où, en déduit notre confrère pakistanais, ‘’son but (qui) est de changer le système par la force’’.

    En fait, de conquérir le pouvoir.

    Bien vu !

    A ceci près que cette lutte pour le pouvoir ne date pas d’hier et n’affecte pas seulement les islamistes et les démocraties.

    Il est aussi vieux que les civilisations.

    Le traces visibles de la lutte pour le pouvoir, en fait entre les pouvoirs religieux et laïc, on les trouve inscrites dans l’histoire sumérienne, grecque, égyptienne, romaine, orientale et occidentale, bref, les traces de lutte et la lutte elle-même sont universelles, jusqu’à nos jours.

    Et les évènements majeurs qu’ont constitué, en France, la loi Combes, et dans le monde, les guerres de 14 et 39, la crise de 29 et l’éclosion du libéralisme et de tout ce qui a suivi, sont tous cousus de ce fil conducteur qu’est la lutte pour le pouvoir entre laïcs et religieux.

    Il serait naïf de ne pas se souvenir que toutes les civilisations, sans exclusive aucune et même les plus ‘’primitives’’, sont fondées sur les religions.

    Dès leur plus jeune âge, les humains, en totalité, sont ainsi modelés par la religion de leurs géniteurs.

    Et ce qui devrait en théorie les réunir, l’altruisme que prétendent enseigner toutes les religions, n’est qu’égoïsme donné en fait en exemple par les ecclésiastiques de tous bords et avides de pouvoir.

    Ainsi, a-t-on pu voir toutes les guerres, 14 et 39 en particulier, faites soit au nom de Dieu, soit avec son ‘’aide’’ aux dires, tout du moins, des laïcs avec qui les religieux faisaient cause commune...faute de mieux.

    Catholicisme, protestantisme, orthodoxie, mais aussi hindouisme et autres bouddhisme, quoi qu’on en dise, ont tous, à un moment ou un autre de leur histoire, suivi le même schéma, mis en place et suivi par leurs dirigeants, assoiffés de pouvoir.

    Aussi bien, rien d’étonnant au fait que l’islam, et aujourd’hui l’islamisme, aient suivi la même démarche.

    TOUJOURS LA MEME HISTOIRE

    Et il serait encore une fois puéril de penser que depuis la nuit des temps, le pouvoir sur les masses populaires n’ait pas été le perpétuel enjeu des laïcs et des religieux.

    Qui va gouverner le monde ? That is the question.

    Selon les lieux et les époques, les peuples furent donc gouvernés soit par les uns soit par les autres.

    L’Histoire ne repasse pas les plats ?

    Bien sûr que si. Et toujours de plus en plus réchauffés.

    Et la malignité politique des dirigeants est telle que, la plupart du temps, sabre et goupillon, quand ils ne se combattent pas, font alliance, en coulisse ou pas, afin de se partager le pouvoir et, surtout, les avantages bien tangibles qui vont avec.

    Mieux encore : nous avons, d’ailleurs, sous les yeux, nous disent les commentateurs, les agissements, à découvert désormais, du pouvoir américain où le laïc assume désormais ET le pouvoir temporel, ET une sorte de pouvoir religieux puisque.

    Bible en main, l’Ordre US s’impose à la planète entière.

    Il ne faut, dès lors, pas s’étonner qu’en face, l’Islam, du moins sa partie la plus radicale, réponde avec les mêmes arguments…sinon les mêmes moyens mais avec le même genre de violence.

    Certes, l’Islam se veut religion pacificatrice et l’on peut donner acte à la majorité des musulmans de préférer la paix à la guerre.

    Encore que certaines sourates incitent à la disparition des infidèles tout de même…On est loin du ‘’aimez-vous les uns les autres ‘’ du Christ qui en a donné un exemple unique.

    Néanmoins, ce ne serait que pur angélisme que d’ignorer que, quelque part, dans les consciences de populations, modelées dès l’enfance par des religions et des religieux, ne naissent pas certaines ‘’compensations’’ enthousiastes et revanchardes à l’annonce de déboires US, comme on l’a vu avec les débordements de joie populaire et moyen orientale, qui ont accompagné le drame des tours jumelles.

    Débordements que l’on comprend : mais la pauvreté endémique des pays arabes et les actions violentes dont certains sont victimes ne résolvent rien et n’ont, hélas, qu’un résultat : attiser les affrontements présents et à venir.

    D’autant que bien des pays africains, tout aussi voire bien plus, pauvres, n’ont pas la même démarche ‘’compensatoire’’ à l’égard des quelques riches occidentaux, pourtant tout aussi coupables de la misère africaine.

    Il reste de tout cela que le seul problème sous tendant les guerres et autres luttes politiques du passé, du présent et, malheureusement, de l’avenir, ne sont et ne seront que des manifestations mille fois recommencées, de la sempiternelle lutte pour le pouvoir.

    Et toutes les lamentations des religieux les plus ‘’civilisés’’, qui n’en finissent jamais d’en appeler, en vain, à la paix, seraient seulement dérisoires si elles n’étaient pas aussi hypocrites.

    A ce niveau, toutes les religions sans exception, ont toujours suivi le même chemin, eu la même démarche, poursuivi le même but.

    Où est-il le temps où un fauteur de guerre était, automatiquement, excommunié au nom de la morale d’amour d’autrui, professée par le dogme ?

    Encore que dans pareils cas, le fautif était, en fait, coupable, d’avoir fait la guerre sans l’accord des autorités religieuses en place…

    Prêcher la paix est une chose.

    En donner l’exemple en est une autre.

    EN FINIR ?

    Aussi bien, la lutte pour le pouvoir jetant, désormais, le masque, et s’affichant sur la place publique, on ne donne pas beaucoup de chance au religieux face au laïc.

    Certes, les islamistes ont compris qu’aux exhortations enflammées, il fallait désormais ajouter la kalachnikov et le Semtex. Comme disait, n’est-ce pas, Staline, ‘’Le Vatican, combien de divisions…?’’

    Cependant, si les orthodoxes serbes ont su ‘’génocider’’ sans trop de risques les musulmans à Srebrenica et ailleurs, si les popes ont mis en place un système économico politique très matérialiste, compère du pouvoir russe, si les Hindous sont si voisins de la direction des affaires par partis nationalistes interposés et si l’esprit confuciano-bouddhiste chinois reprend du poil de la bête, on voit mal les catholiques reprendre les armes, quand bien même ils l’ont amplement fait jusqu’à aujourd’hui et quand bien même toutes les religions dites chrétiennes ont mis largement la main à la pâte sanglante des deux plus grandes guerres qu’a connues l’Humanité.

    Et, que l’on sache, les industries d’armement n’appartiennent pas, encore, aux ‘’grandes’’ religions. A part que leurs patrons, sinon leurs actionnaires, vont tous ou presque à la messe ou à l’office.

    Aujourd’hui, la propriété du pouvoir semble donc inaccessible aux religieux qui se doivent d’afficher une façade discrète, désintéressée et altruiste, mais n’ont toujours pas digéré leur éviction du trône suprême par la démocratie peu partageuse.

    Il ne faut, d’ailleurs, pas voir dans la fort médiatique lutte contre les sectes, - excellente recette journalistique dans certains pays dont le nôtre -, autre chose qu’une manière bien à elle que les Eglises ont d’écraser tout ce qui oserait leur prendre une part, même microscopique, de ce pouvoir.

    Accessoirement, ce n’est pas une coïncidence si les associations anti-sectes françaises et européennes, sont majoritairement composées de ‘’croyants’’. Ils s’en défendent, d’ailleurs, comme s’ils en avaient honte, alors que leurs fondateurs, cadres et structures dissimulent très mal leurs attaches et leurs amitiés. Le pouvoir laïc qui les protège trouvant là une façon de calmer les appétits religieux qu’il subventionne, par ailleurs, de multiples manières.

    Néanmoins, si les religions n’ont pas su se faire une raison, mais que le pouvoir civil, lui, n’a pas, mais alors pas du tout, l’intention de leur céder la place, il va bien falloir conclure.

    Voilà voilà.

    La ‘’Fin de l’Histoire’’, et pas celle de Fukuyama, s’annonce désormais clairement.

    Religion vs démocratie.

    Certes, dans tout combat, il y a une phase, des phases, d’approche, d’observation, d’escarmouches.

    Mais il faut bien en finir un jour.

    Ce jour nous semble très proche.

    Ca risque fort de ne pas être triste.


  • CIA vs (femme)journaliste

    Judith Miller est en taule.

    Et alors ?

    Eh bien, Judith est la journaliste du New York Times qui a refusé de révéler ses sources au procureur Fitzgerald qui enquête sur d’éventuelles, voire même de vraies fuites, ayant concouru à révéler l’appartenance de Mme Plame à la CIA.

    Grave ?

    Très.

    Révéler l’identité d’un agent secret revient à le désigner à la vindicte d’un tas d’individus et en particulier d’agents adverses et puissances étrangères ayant, selon les fluctuations de ce monde souterrain, travaillé ‘’avec’’ ou ‘’contre’’ lui ou elle dans ce cas.

    Par ailleurs et désormais, tous les contacts, toutes les personnes ayant frayé avec elle sont, de facto mis à découvert et, eux aussi en danger.

    Bref, la faire connaître revient à la condamner à mort.

    C’est ce qui lui est arrivé après que son mari, Joseph Wilson, ait été convié, par la CIA, à aller voir au Niger si Sadam Hussein y avait bien acheté de l’uranium à destination militaire.

    Because M.D.W et autres A.D.M.

    N’y trouvant rien, et probablement irrité d’avoir été roulé dans la farine puisque ses conclusions avaient été rendues publiques par l’entourage du président,…après avoir été ‘’corrigées’’ par l’administration Bush, M. Wilson s’en est ouvert au NYT qui a publié ses rouspétances sans barguigner...sauf que le même NYT, sous la plume d’un dénommé Charles Novak, révélait l’identité et l’appartenance secrète de l’épouse de M. Wilson !

    A l’époque, on avait accusé la Maison Blanche ou son entourage d’avoir laissé ‘’fuiter’’ l’information pour déstabiliser, décrédibiliser, en fait gravement léser  et punir M. Wilson.

    S’en est suivi une enquête qui débouche non pas sur l’origine des fuites qu’on pourrait imaginer du côté de l’entourage présidentiel, voire de la CIA elle-même, ou de la nuée de néo et faucons qui ont la rancune solide, les moyens expéditifs et une morale chrétienne très spécifique.

    L’enquête n’a même pas débouché, étonnant non ?, sur une mise en cause de M. Novak qui lui est libre comme l’air, mais sur une autre protagoniste de cette histoire, Mme Miller qui, elle, a refusé de communiquer ses sources.

    Et se retrouve aujourd’hui en prison.

    Entre parenthèses, le fait qu'elle soit une femme, de surcroît, n'a pas l'air de gêner beaucoup la morale chrétienne et la délicatesse de sentiments bien connues de l'administration américaine.

    En prison donc.

    Et pour un bon bout de temps probablement et en tous cas dans pas mal d'ennuis, vue la hargne du proc et l’empressement relatif du New York Times à la faire sortir de sa geôle.

    Sans oublier le manque de témérité - pour le moins – de tous ses copains journalistes américains qui semblent avoir oublié les combats de leurs grands anciens pour la liberté de la presse et d’expression pourtant garantie par le premier amendement de la Constitution US.

    Au fait, et RSF là-dedans ?

    RSF veut bien dire Reporters Sans Frontières non ?

    Oublié le combat pour la libération des journalistes prisonniers ?

    Parce qu’aux Etats-Unis restreindre la liberté d’expression est moins urgent qu’en Irak ?

    Parce que Mme Miller n’est pas menacée d’y laisser la peau ?

    Parce qu’elle est supposée riche et pas pauvre ?

    Parce qu’aux Etats-Unis, au fond, la vraie liberté d’écrire et de penser n’est pas vraiment menacée ?

    Parce que les USA sont une démocratie ?

    Et qu’en démocratie la liberté d’expression est garantie ?

    La preuve!

  • 14 juillet ? et les autres alors?

    Ah, au fait…

    C’est aujourd’hui le 14 juillet !

    -Oh hé, bourré une fois de plus ?

    -Mais non. C’était juste parce qu’on a, nous aussi, des choses à dire là-dessus.

    -Tiens donc, et quoi alors ?

    -Tout simple cher ami.

    D’abord, ne trouvez-vous pas quelque peu grotesque de commémorer le jour où la populace en délire a libéré…7 escrocs, deux malades mentaux et un jeune aristocrate embastillé pour…inceste ?

    Belle victoire non ?

    D’autant qu’elle a été conquise, la victoire et la Bastille, haut la main, par deux mille insurgés environ, qui ont massacré une centaine de soldats qui ne comprenaient pas du tout pourquoi on les attaquait vu qu’ils ne comprenaient pas non plus quel danger ils pouvaient représenter pour les Parisiens, compte tenu qu’ils comptaient une trentaine de gardes suisses et une centaine…d’invalides.

    Résultat patriotique, une centaine de morts de chaque côté plus les officiers, qui avaient fini par se rendre sur la foi qu’ils ne seraient pas zigouillés, mais qui ont été écharpés par la foule vengeresse.. !

    A l’époque, déjà, les promesses n’engageaient que ceux qui y croyaient.

    Cela dit, qu’en est-il des grandioses idéaux de - allez on y va encore un coup - Liberté, Egalité et Fraternité ? (1)

    Qu’en reste-t-il ?

    Allez, dites voir ?

    On va vous aider.

    Ca tient en une petite phrase.

    La république des marchands.

    Non ?

    Dites…La Constitution que vous ne sauriez ignorer n’avait-elle pas précisé que l’Europe avait pour but premier de ne faire aucun obstacle à la libre concurrence ? Tout ça après trois cents ans de république française, 50 ans d’Europe et des idéaux aussi étincelants d’humanisme qu’au premier jour…

    Alors ?

    Tout ça pour ça ?

    Bon et puis y en a marre.

    Vous voulez faire un bilan des autres commémorations ?

    Parce qu'il y en plein d'autres.  

    Allons-y.

    1° Mai ?

    Marx ? Le communisme ? 100 millions de morts ?

    Restent la Chine et Cuba : beaux exemples de terres de liberté, d’égalité et, surtout, de fraternité non ?

    Et ailleurs ?

    Chez nous, et dans toutes les fascinantes démocraties de la planète, le 1° mai devait marquer le temps où le monde du travail était enfin remis à sa place, de choix en théorie, puisqu’il est le principal fondement d’une société productiviste.

    Comme productiviste sous-entend, vachement fort d’ailleurs, production, et que la production demande des éléments producteurs, le monde du travail devrait avoir cette place, pour toujours et jusqu’à la fin de la croissance due au Progrès et la à la Science réunis n’est-ce pas ?

    Fermez le ban! 

    Quid du résultat ?

    Au dire des Echos, de la Vie Financière et de tous leurs copains qui savent parler monnaie, le travailleur, col bleu ou col blanc, est, et sera de plus en plus, matière à transactions. Donc, considéré comme outil de production et non but ultime et bénéficiaire de la croissance.

    D’autres commémorations ?

    11 novembre ?

    Problème : dans une Europe censée unie, il ne fait pas l’unanimité des deux côtés du Rhin.

    Eh oui. Les Français aiment, Arc de Triomphe, Anciens Combattants, Croix de guerre, Soldat Inconnu... 

    Oups… !

    Les Allemands ne savent pas ce que cette date veut dire. Enfin ils ne savent pas... 

    Waterloo alors?

    Vous rigolez non ? C’est bon pour les Anglais !

    Alors Trafalgar ?

    Ben c’est le contraire.

    Alors quoi ?

    Noël peut-être ?

    Eh, oh! C’est la fête au petit et grand commerce non?

    Et puis, oh, on vous le dit en douce mais ne le répétez pas, Jésus Christ est très probablement né en septembre et sûrement pas à Noël vu que cette fête-là n’est qu’une mise au goût du jour des anciennes saturnales romaines qui coïncidaient avec la fête marquant l’équinoxe d’hiver.

    Alors la gambille, les beuveries, les orgies jusqu’aux oreilles, tout ça ne cadre pas vraiment avec le caractère pour le moins sacré du jour.

    Et même dejà, le Père machin, la sapin en plastoc et les cadeaux hein…bon.

    -Tout fout le camp alors ?

    -Si c’est vous qui le dites…

     

     

    (1) : (N.d.l.R L’usage des majuscules est obligatoire pour bien faire comprendre l’esprit dans lequel le législateur entendait que serve la Révolution que vous savez.)

     

     

     

    Ah, au fait…

    C’est aujourd’hui le 14 juillet !

    -Oh hé, bourré une fois de plus ?

    -Mais non. C’était juste parce qu’on a, nous aussi, des choses à dire là-dessus.

    -Tiens donc, et quoi alors ?

    -Tout simple cher ami.

    D’abord, ne trouvez-vous pas quelque peu grotesque de commémorer le jour où la populace en délire a libéré…7 escrocs, deux malades mentaux et un jeune aristocrate embastillé pour…inceste ?

    Belle victoire non ?

    D’autant qu’elle a été conquise, la victoire et la Bastille, haut la main, par deux mille insurgés environ, qui ont massacré une centaine de soldats qui ne comprenaient pas du tout pourquoi on les attaquait vu qu’ils ne comprenaient pas non plus quel danger ils pouvaient représenter pour les Parisiens, compte tenu qu’ils comptaient une trentaine de gardes suisses et une centaine…d’invalides.

    Résultat patriotique, une centaine de morts de chaque côté plus les officiers, qui avaient fini par se rendre sur la foi qu’ils ne seraient pas zigouillés, mais qui ont été écharpés par la foule vengeresse.. !

    A l’époque, déjà, les promesses n’engageaient que ceux qui y croyaient.

    Cela dit, qu’en est-il des grandioses idéaux de - allez on y va encore un coup - Liberté, Egalité et Fraternité ? (1)

    Qu’en reste-t-il ?

    Allez, dites voir ?

    On va vous aider.

    Ca tient en une petite phrase.

    La république des marchands.

    Non ?

    Dites…La Constitution que vous ne sauriez ignorer n’avait-elle pas précisé que l’Europe avait pour but premier de ne faire aucun obstacle à la libre concurrence ? Tout ça après trois cents ans de république française, 50 ans d’Europe et des idéaux aussi étincelants d’humanisme qu’au premier jour…

    Alors ?

    Tout ça pour ça ?

    Bon et puis y en a marre.

    Vous voulez faire un bilan des autres commémorations ?

    Allons-y.

    1° Mai ?

    Marx ? Le communisme ? 100 millions de morts ?

    Restent la Chine et Cuba : beaux exemples de terres de liberté, d’égalité et, surtout, de fraternité non ?

    Et ailleurs ?

    Ce jour devait marquer le temps où le monde du travail était enfin remis à sa place, de choix en théorie, puisqu’il est le principal fondement d’une société productiviste.

    Comme productiviste sous-entend, vachement fort d’ailleurs, production, et que la production demande des éléments producteurs, le monde du travail devrait avoir cette place, pour toujours et jusqu’à la fin de la croissance due au Progrès et la à la Science réunis n’est-ce pas ?

    Quid du résultat ?

    Le travailleur, col bleu ou col blanc, est, et sera de plus en plus, matière à transactions. Donc, considéré comme outil de production et non but ultime et bénéficiaire de la croissance.

    D’autres commémorations ?

    11 novembre ?

    Problème : dans une Europe censée unie, il ne fait pas l’unanimité des deux côtés du Rhin.

    Oups… !

    Waterloo ?

    Vous rigolez non ? C’est bon pour les Anglais !

    Alors Trafalgar ?

    Ben c’est le contraire.

    Alors quoi ?

    Noël peut-être ?

    C’est la fête au petit et grand commerce et puis, oh, on vous le dit en douce mais ne le répétez pas, Jésus Christ est très probablement né en septembre et sûrement pas à Noël vu que cette fête-là n’est qu’une mise au goût du jour des anciennes saturnales romaines qui coïncidaient avec la fête marquant l’équinoxe d’hiver.

    Alors la gambille, les beuveries, les orgies jusqu’aux oreilles, tout ça ne cadre pas vraiment avec le caractère pour le moins sacré du jour.

    Et même, le Père machin et les cadeaux hein…bon.

    -Tout fout le camp alors ?

    -Si c’est vous qui le dites…

     

    (1) : (N.d.l.R L’usage des majuscules est obligatoire pour bien faire comprendre l’esprit dans lequel le législateur entendait que serve la Révolution que vous savez.)

     

     

     

  • Principauté et démocratie

    Enfin !

    Albert II de Monac a admis publiquement - et dans le magazine du poids des mots et du choc des photos et vice-versa – qu’il était père d’un fils donc la mère était une mignonne hôtesse de l’air et de couleur.

    Et pas par l’opération du Saint Esprit mais de ses œuvres à lui, Albert deuxième du nom.

    Non mais alors…!

    Admis après avoir, il est vrai, fait un procès dans les formes au susdit magazine - du poids des photos et du choc des mots et vice-versa - qui,  quelques jours ou heures plus tôt (les réactions mues par la morale aristocratique ça va vite), avait osé dire qu’il était père d’un mouflet qu’il a reconnu ensuite dans le même magazine…

    Vous suivez ?

    Bon !

    Ceci dit, il a, par la suite, sinon fait proclamer par le héraut du palais, du moins murmuré entre ses dents, que si des donzelles suivantes avaient de pareilles idées - faire reconnaître leurs supposés descendants princiers ancillaires ou de rencontres aériennes -, il les attendait de pied ferme.

    Non mais alors…!

    Depuis, on retient son  souffle !

    Albie, comme l’appelle tendrement et un chouïa cauteleusement Monaco-Nice-Matin qui aime à faire dans la république couronnée racoleuse, aurait-il donc donné  naissance à d’autres petits neveux de Caro et Steph de Monac ?

    Saperlipopette et tonnerre de Brest !

    Jusqu’où n’ira-t-il pas on vous le donne Emile ?

    L’affaire est encore plus grave que vos cervelles d’oiseaux ne peuvent l’imaginer !

    Pensez donc : si les enfants en question se retrouvaient en nombre, qu’adviendrait-il de la Principauté ?

    Quoi quoi ?

    Vous ne savez pas ?

    Eh bien admettons qu’il y en ait suffisamment pour, juste hypothèse d’école, en remplir une petite salle de classe.

    Si si, on ne sait jamais ?

    On ne sait pas jusqu’où peuvent aller l’appétit affectif et les capacités organisationnelles de RV ainsi que de reproduction quasi spontanée telles qu’on ne les rencontre que dans les plus hautes sphères aristocratiques.

    Etant ce qu’ils sont, l’on peut tout imaginer.

    Voire craindre.

    Pourquoi donc ?

    Eh bien rendez-vous compte.

    Dès qu’ils auront dix huit ans, les gamins en question pourront devenir…des députés.

    Ouaïïïïeee !!!

    Ce qui fait qu’à force de faire des descendants, la Principauté risque de devenir…une République !

    Vous voyez bien !

    Quand on vous disait que contrairement à ce que couinent les patrons de compagnies de transports aériens, prendre l’avion est très dangereux.

     

  • Exclusion et liberté

    Enfin !

    Une commission chargée de combattre la discrimination, l’exclusion, et autres mises à l’écart de tout ce qui pense de travers - en clair de tout ce qui pense ou ne vit pas comme la majorité du troupeau – est en place.

    Il était temps !

    La France, mère des Droits de l’Homme et Fille aînée de l’Eglise, ne se privait pas, il est vrai et depuis belle lurette, de pratiquer l’exclusion, la mise à l’écart et au rencart, de tout ce qui ‘’dérange’’ la bien pensance.

    Ca ne date pas d’hier.

    Brassens, déjà, avait, musicalement, mis le doigt où ça faisait mal en stigmatisant le quand dira-t-on et le ‘’regard oblique des passants honnêtes’’, genre catho pour la plupart mais qui ont viré un peu leur cuti depuis lors.

    Encore que…

    Que la bienséance a cédé la place à la pensée unique qui a remplacé la morale ‘’d’avant’’, par l’éthique et la nouvelle morale qui a ceci de particulier qu’elle n’en est pas une et se fait et se défait au fil du temps, de la brise, de la mode qui passe, trépasse et repasse, de la même manière que la girouette dont feu Edgar ((pas Hoover, Faure) disait que c’était elle qu’il fallait suivre et pas le vent…

    Ceci pour dire que de nos jours, la pensée unique inondant désormais toutes les consciences, ou ce qui en tient lieu ou ce qu’il en reste, les exclusions sont légion alors qu’elles n’étaient, auparavant, que marginales.

    On marginalise et on exclut, aujourd’hui, à tour de bras.

    Avec tous les ‘’arguments’’ et ‘’raisons’’ possibles.

    Depuis le délit au faciès (gris, brun ou noir), jusqu’ aux opposants aux vaccinations-à-tour-de-bras-et-qui-profitent-à-l’Institut-Pasteur, en passant par les pratiquants de l’homéopathie, les attardés opposants aux Big Mac, les tenants du macramé les jours de pluie, les obstinés amoureux de l’écriture à la main plutôt qu’à l’ordi, les chômeurs de plus de 50 ans et de moins de 25, les poètes de toutes plumes, les piétons, les 4X4, les pauvres qui n’ont que ce qu’ils méritent, la musique classique et la nébuleuse d’associations que l’ordre établi classe parmi les ‘’SSSSectes’’ (plus il y a de S qui sssiflent sssur vos têtes, plus ça fait peur, les journaleux savent bien ça).

    On ne compte plus, désormais, les interdits affichés, mais, surtout, les obstructions dissimulées, les mises à l’écart cachées et les exclusions non dites voire dites officiellement.

    Et ce, non seulement dans le vécu du vain peuple, mais dans le secret des décisions administratives.

    Tiens, jusque dans l’Education Nationale qui ‘’prend des mesures’’ contre des enseignants qui ont le front, non d’enseigner à leur manière, mais de seulement s’écarter…dans le privé, de ses dogmes à elle en matière de normalité.

    On a vu, il y a quelques mois encore, une académie interdire d’enseigner un prof qui avait l’audace d’être Témoin de Jéhovah (encore eux, tonnerre de Brest, à croire qu’ils cherchent les ennuis!), bien que son enseignement n’ait jamais donné lieu à une quelconque critique mais les parents d’élèves ayant eu vent  - par la rumeur publique en plus – de son appartenance et ‘’craignant’’ pour la santé mentale de leurs enfants, (tous remarquablement sains évidemment) avaient fait pression pour l’éviction du mal pensant. Quand bien même ne le fut-il que dans sa vie privée…

    Certes, la justice a, depuis et heureusement, eu son mot à dire, mais tout de même...

    Cette affaire…et des milliers d’autres le racisme n’étant pas qu’ethnique ou religieux, en dit, cependant très long sur les divisions savamment entretenues par certains cercles vertueux, dans le but de mieux régner sur le troupeau invité, incité, mis dans l’obligation, condamné à marcher dans le sens de l’Histoire.

    Le petit doigt sur la couture du pantalon et au garde à vous s’il vous plaît.

    L’Ordre règne en France. Dormez braves gens.

    Certes.

    On comprend l’Ordre et sa nécessité.

    Tenir en laisse 65 millions de sujets (sans compter les sujets de mécontentement comme disait Rochefort (Henri pas Jean), déjà en 1868, n’est pas chose facile.

    Mais mettre les humains dans des tiroirs avec des étiquettes sans leur laisser la possibilité de dire s’il n’y a pas erreur quelque part relève simplement de l’abus de pouvoir et mène à la dictature.

    ‘’L’ordre pour l’ordre est affaire de magasinier’’ dirons-nous pour paraphraser Alain qui soulignait que si l’obéissance produit l’ordre, de la résistance seule peut naître la justice.

    N’être considéré que comme des produits en magasin n’a rien de très réjouissant.

    Il semble bien qu’il faudra pourtant bien s’y faire.

    C’est bien rangés sur des rayons ou dans des tiroirs que les citoyens sont les plus tranquilles.

    Car les plus faciles à contrôler.

    Cependant, sait-on jamais, comme l’existence de la Commission vient d’entrouvrir une porte, on pense sincèrement que l’appel d’air va lui créer pas mal d’occupations.

    Au fait, Science et Vie de ce mois vient de nous apprendre que les effets secondaires de certains médicaments font des milliers de morts chaque année en France et dans le monde.

    Ce qui crée une catégorie supplémentaire de responsables impunis de mort brutales d’hommes par la faute d’autres hommes.

    En effet, selon l’adage bien connu, jusqu’ici un homme qui tuait un autre homme était un criminel alors qu’un homme en tuant des centaines était, souvent, un général .

    Désormais, des hommes en tuant des milliers sont…des médecins.

    Imprudence ? Imprévoyance ?

    Certes.

    Mais le résultat est là.

    Certaines d’entre nous ont donc la possibilité de tuer par imprudence ou par ignorance, ou par on ne sait quoi encore, en restant impunis.

    Beau résultat de la civilisation non ?

    Et de la nouvelle morale bien pensante qui, selon les normes qu’elle impose, condamne, - mais accepte en même temps -, la mise en danger de la vie d’autrui (fut-ce par ‘’erreur’’), et interdit à tout individu de mener la vie qui lui convient.

    On ne sait plus très bien si c’est bien là la liberté que la démocratie dit devoir nous offrir.