Outreau bis, ter, quater etc.. ?
On patauge dans le délire.
Le juge en question se défend.
Normal.
Mais il dit avoir la conviction d’avoir bien fait son travail.
Et là, tout d’un coup on se remémore l’argument massue des nazis confrontés à leurs accusateurs.
En effet, l’étonnement de ces derniers, qui ont raconté, est révélateur.
Ils s’attendaient à des ‘’excuses’’ du genre ‘’Je n’ai fait qu’exécuter les ordres’’, ou bien, ‘’J’étais militaire, j’obéissais’’.
En réalité ils se sont retrouvés face à des bourreaux qui se contentaient, simplement ose-t-on dire, de cet argument renversant : ‘’Eu égards à mes convictions et à la justesse de ‘’LA’’ cause, j’ai bien fait mon travail. J’ai agi pour le Bien’’.
Loin de nous l’intention, voire même l’idée de comparer les criminels nazis au cas qui nous occupe, évidemment.
Néanmoins on le voit clairement, le cheminement, la démarche sont similaires.
‘’On’’ fait le Bien puisque ‘’on’’ agi dans le sens du système qui le veut ainsi et qui vous a convaincu que lui obéir était LE Bien.
C’est tellement vrai que du haut en bas de l’échelle du système judiciaire, tous les intervenants ont été dans le même sens. Le juge n’est pas coupable, d’ailleurs il a été félicité publiquement et récompensé par le corps judiciaire entier en son temps.
Dès lors on comprend le ‘’petit juge’’. Il aurait bien tort de porter seul le chapeau.
ET L’AUDIMAT ?
C’est bien ce qu’a dit une magistrate, intervenant hier matin sur les ondes de France Info, et qui disait la pression ET du système judiciaire, ET de la loi elle-même, sans oublier l’autre, la vôtre, la nôtre, la médiatique.
Qui n’est autre,finalement que celle des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs en recherche de nouveautés, de scandales, d’ignominies bien sales, bien perverses qui leurs donnent l’illusion qu’eux, au moins, ne sont pas comme ces monstres complaisamment dépeints à longueur de colonnes et d’heures d’antenne.
Car ne nous y trompons pas.
Les medias sont, d’évidence, au premier plan des accusations légitimes de ce dérapage absolu. Et qui, après avoir crié ‘’A mort les coupables’’, se mettent à hurler ‘’Scandale innocentez les innocents !’’.
Belle hypocrisie car pour eux, surtout en matière de pédophilie, les affaires sont closes, les condamnations prononcées, dès lors qu’un soupçon, légitime ou pas, est avancé par la police ou la justice.
Et puis comme les enfants disent toujours la vérité n’est-ce pas ? Et, surtout, que ces histoires d’enfants martyrs ça fait vendre coco c’est bon pour le tirage.
Un suspect EST un coupable, un point c’est tout !
Un mis en examen EST un criminel, un point c’est tout !
Au nom de quoi ?
Au nom de la vox populi évidemment.
Vox populi ?
Celle qui émane de…
De quoi et de qui en fait ?
De l’idée des journalistes, qui ne peuvent vivre qu’en vase clos et dont la connaissance du populo se limite aux aventureuses expéditions sur la terra incognita du vrai monde, micro trottoir à la main comme seul thermomètre de la sacro sainte opinion publique, façonnée de main de maître par le rédac chef qui se pourlèche et du scandale, et du sang à la une, et de la perversion la plus abjecte.
On les comprend tous : leurs fauteuils sont arrimés à l’Audimat et aux tirages.
Arrimages fragiles…
D’autant que depuis la dernière mesure qui autorise les licenciements éclair, n’est-ce pas, le mouvement ne pourra que s’accélérer.
ET VOUS LA DEDANS ?
Enfin il faut aborder le dernier volet de notre diatribe habituelle : la vraie de vraie responsabilité de tout ce magma nauséabond.
LE, LES coupables ?
C’est VOUS.
C’est NOUS aussi, encore que nous fassions tout pour ne pas s’y coller. J’ai une télé mais je ne veux pas d’antenne. Comme ça, pas de bourrage de crâne.
Je reçois le canard, mais je ne lis que les titres.
J’ai la radio, mais je n’écoute que les infos et je trie les crânes d’œuf.
Bref, disons que LES responsables, DONC coupables c’est comme pour la prostitution, ce sont les demandeurs.
Et puis les drôles de demandeurs excusez du peu.
Car il faudra bien aller chercher un peu loin pour nettoyer les embrouillaminis des neurones de nos concitoyens bien propres sur eux.
Dites voir : depuis la libération sexuelle, comment c’est-y que ça se passe chez tous ces braves gens ?
Eh bien depuis les années 70, les divorces s’accélèrent, le vagabondage sexuel est devenu un art de vivre, les conseillers de la chose sont les nouveaux guides, les cabrioles du sexe sous toutes leurs formes et positions, ont acquis leurs lettres de noblesse, les moyens audio et surtout visuels côté porno à domicile sont accessibles à tous et payables en 48 mois sans frais, bref, toutes les fantaisies, toutes les lubies, toutes les envies peuvent, que dis-je, doivent être satisfaites séance tenante sous peine d’être un…AN-OR-MAL.
On vous choque ?
On vous gêne ?
Alors cassez le miroir si votre image vous dérange.
Vous vous rappelez la princesse vieillissante qui ne voulait aucun miroir dans son château parce au sa tronche la dérangeait ?
Eh bien notre société souffre du même mal.
Elle ne veut pas voir ses propres dépravations et son profond mal-être en manque de repères.
Alors, pour se convaincre qu’en fin de compte elle va très bien dans sa tête avec sa nouvelle morale, elle est toute fiérote de se trouver des boucs émissaires bien noirs qui, par comparaison, la font paraître toute blanche.
Et si elle n’en trouve pas assez, eh bien les medias lui en fournissent dès qu’ils peuvent.
Et dès qu’ils en ont envie aussi, car les journalistes, messieurs dames, ne sont, comme vous, que des êtres pétris de contradictions, d’envies, de bassesses, de vices divers et variés, de faiblesses coupables et de renoncements à l’effort, préférant faire endosser à leurs semblables leurs propres responsabilités et vivre dans le mensonge à eux-mêmes et aux autres.
Dans un monde voué à la libéralisation de tous les instincts, à la déification des guides politiques, médiatiques et du spectacles, qui se vantent et affichent leur liberté de mœurs dans tous les domaines, y compris les plus secrets, comment s’étonner qu’une partie de la société déraille encore plus.
Dites moi : qu’est-ce qui est permis ou pas en matière de sexe aujourd’hui ?
La réponse est simple : seule la pédophilie est mise au ban de la société, et avec raison tout de même.
Mais tout le reste ?
En limites ? En bordures ? Qui frise quelque peu avec de près ou de loin ?
Et le spectacle pornographique permanent sous couvert d’art, de liberté d’expression ou de liberté individuelle ?
Allons.
On arrête.
Vaut mieux !
Pour le moment du moins parce que l’hypocrisie ambiante, ça commence à bien faire…
Juste une petite précision, d’importance tout de même, pour dire que l’on peut affirmer très exactement la même chose pour ce qui concerne le délire ‘’libérateur’’ et déculpabilisateur en matière de promesses politiques, de fausses innovations, de faux semblants, d’effets d’annonce, de politique et de médiatique spectacle, de permissivité financière et économique, de mesures dites sociales, bref, on patauge dans le mensonge.
Et vous comment vous faites ?
Vous mentez aussi ?