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Politique - Page 6

  • POLITKOVSKAIA: à qui profite le crime?

    Il n’y a de bons journalistes que les journalistes courageux.

    Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1) qui savait ce qu’il pouvait en coûter de dire la vérité qui dérange.

    Pour l’avoir fait, Anna Politkovskaia en est morte.

    Tout le monde en a parlé…à notre tour de le faire.

    Pour, évidemment, dire ce que les autres n’ont pas dit.

    Car, à propos de cette histoire, tous les medias, et c’est bien normal par les temps qui courent, ont entonné le discours convenu sur le mode :’’L’indépendance de la presse, le recul vers la barbarie, le kagébéisme de retour…’’. Avec les trémolos de rigueur dans la voix.

    Mais mezzo voce. Pas de grève, pas d’appel solennel et massif de toutes les rédactions à nos élus, lesquels observent un silence poli, assorti de commentaires convenus et convenables.

    Pas question de plaisanter avec les choses sérieuses…Comme l’Algérie, la Russie nous ravitaille en gaz…

    Bref.

    Il y a, bien sûr, un peu de tout cela dans nos commentaires à nous mais tout de même un peu plus encore, que vous ne trouverez pas dans les autres gazettes on vous l’assure.

     

    Pour commencer, comme le disent les policiers, à qui profite le crime ? Qui avait des raisons, à défaut d’avoir raison, de la tuer ?

    Comme elle se préparait à expédier son papier sur la Tchétchénie et la politique violemment répressive de Vladimir Poutine soi-même, et de faire entendre la voix des massacrés dans l’épais silence des belles consciences européennes, il est évident que le Kremlin et tout le pouvoir qui va avec, en avaient, à la fois, plutôt marre de les entendre et besoin de les faire taire.

    Celle-ci tout particulièrement.

    UN BON JOURNALISTE EST UN JOURNALISTE MORT

    La Russie d’aujourd’hui nous rappelle la France de Beaumarchais qui, sur la liberté d’informer disait à peu de choses près : ‘’Vous pouvez parler de tout sauf de religion, de politique, des abus de pouvoir, des fermiers généraux, de la noblesse, de la pauvreté et de la justice.’’.

    C’est fou comme la Russie d’aujourd’hui ressemble à la France du XVII°/ XVIII° siècle. Comme, aussi, elle fait penser, et plus que penser, à l’URSS d’avant-hier.

    Une différence, notable : alors qu’aujourd’hui les journalistes russes risquent leur vie sur un simple froncement de sourcil d’un politique ou/et d’un profiteur du régime, les plumitifs sous Krouchtchev ou Brejnev ne risquaient, au mieux, que l’envoi dans un placard, pas même doré, au fin fond de la Sibérie à compter les convois de corbeaux ravitailleurs, et au pire l’attribution d’un aller simple vers un camp de travail ou un asile psychiatrique.

    Aujourd’hui, l’ultra rapide efficacité néolibérale anglo-saxonne, traduite en russe, est passée par là : un bon journaliste ne peut être qu’un journaliste mort.

    De toutes manières, commenter la réalité autrement que selon la volonté du maître du Kremlin est une aberration de journaliste.

    La réalité est ce que le pouvoir décide qu’elle soit. Point.

    PAYS EN TROMPE L’OEIL…

    Depuis la Grande Catherine on mesure l’évolution. Souvenez-vous de cette bonne impératrice qui, entre deux, trois ou quatre vacances frénétiquement amoureuses, ne visitait son petit peuple qu’en traversant des villages flambant neufs, proprets, respirant la santé et la prospérité, mais construits à l’avance de toutes pièces en prévision de son passage. Un pays de décors. Entièrement en trompe-l’œil.

    Et c’est ainsi que la Russie était heureuse puisque l’impératrice l’avait vue telle de ses propres yeux.

    De la Grande Catherine à Vladimir Poutine, la Russie n’a pas avancé d’un pouce. Du moins pour ce qui est de l’expression de la vérité, de la liberté d’expression, de la démocratie ou de ce qui devrait y ressembler, bref, de la civilisation ou de ce qu’elle devrait être, vu que désormais, elle a suffisamment de sous pour faire face aux dépenses de liberté retrouvée.

    Drôle de rémanence, de permanence, tout de même depuis Nicolas II, que dis-je, depuis Pierre le Grand voire Ivan le Terrible ou Attila lui-même.

    Sauf que le changement, rappelons-le, devient aujourd’hui de plus en plus sanglant. Salement inquiétant de la part d’un pays qui prétend à la civilisation, et dont les dirigeants se fâchent tout rouge lorsqu’on qualifie leurs manières de barbares.

    Par ailleurs, nous savions à l’avance ce qu’allaient être la, les réponses du nouveau tsar de toutes les Russies aux questionnements, surtout étrangers. Ceux d’Angéla Merkel par exemple.

    Les réponses correspondaient bien à nos attentes :’’Laissons l’enquête se faire et la justice suivre son cours car nous tenons à l’indépendance des pouvoirs.’’ Ou encore, ‘’De nombreuses pistes sont à envisager car cette dame avait beaucoup d’ennemis.’’.

    Il y en a un tas d’autres qu’on peut vous servir à la demande.

    Mais deux d’entre elles nous ont surpris : ‘’Les articles de cette dame n’avaient que très peu d’influence et ne gênaient même pas notre politique.’’

    Enfin, la Vérité sort de la Voix de son maître !

    ROUPIE DE SANSONNET ET PIPI DE CHAT !

    Effectivement, les articles de la journaliste ne gênaient en rien le Kremlin qui continuait, contre vents et marées, à massacrer ou à couvrir les massacres de son gauleiter sur place. Les articles de la Politkovskaia ? Bof ! Roupie de sansonnet pour le Kremlin. Pipi de chat  quoi!

    L’ennui c’est que par ce demi aveu, Vladimir Poutine sous-entend que comme les articles ne le gênaient en rien, -sauf qu’il les lisait pour en connaître si bien le contenu-, ce ne peut absolument pas être lui le haut commanditaire responsable du meurtre.

    Circulez, il n’y a plus rien à voir !

    Comme disait l’autre, les choses que l’on ne fait pas en disent bien plus sur nous que les choses que l’on fait.

    Et, durant deux grands jours, monsieur Poutine n’a pas pipé mot alors que, pour un excellent démocrate qu’il prétend être, on se serait attendu à une réaction aussi immédiate, indignée et tonitruante du Grand Tsar.

    Du genre ‘’Scandale ! Une honte, Lâche assassinat ! Intolérable atteinte à la liberté d’expression !’’

    Au lieu de cela : silence sur les ondes…

    Dommage : il a manqué une bonne occasion de se refaire une virginité internationale. Mais on ne peut pas penser à tout…

    A quel usage ces deux jours silencieux ?

    A concocter les réponses à faire au questionnement international ?

    A aiguiller les curieux vers une culpabilité obscure et multiple, crapuleuse pourquoi pas, voire mettant, peut-être, en cause, -en voilà une idée qu’elle est bonne -l’intégrité de la morte ?

    Ou à dégoter quelque part un ou des possible coupables bien minables, bien commodes et bien gênants, qui feront bien l’affaire pour mettre un terme à toutes les investigations… ?

    Qui n’ont guère de chances d’aller à leur terme. En tous cas en satisfaisant la raison et la Vérité toute nue.

    MAITRE DU MONDE

    Voilà ! La Russie, aujourd’hui, est encore plus intouchable que l’URSS d’hier.

    Vladimir Poutine est le maître du monde.

    Il n’a pas encore rattrapé le Japon et les Etats-Unis et n’est pas encore rattrapé par la Chine. Mais patience…

    Pour le moment, il peut faire chanter à la planète entière, le grand air des esclaves pour peu qu’elle sache donner la papatte et se taire pour avoir du gaz ou du pétrole.

    Il le sait, tout le monde le sait.

    Il dicte sa volonté à la Terre entière. USA compris.

    Il a en main les vrais atouts maîtres : l’énergie, les matières premières…et encore un potentiel nucléaire et militaire qui donne à réfléchir, sans oublier un pouvoir fermement tenu dans une seule main. Une main de maître.

    Et ce n’est pas la microscopique mort d’une journaliste encore plus microscopique, même si la voix dérangeait, qui va l’empêcher d’imposer ses quatre volontés au monde entier.

    Alors ?

    Eh bien l’hégémonie brutale, la terreur stalinienne est de retour. Habillée en démocratie…enfin c’est comme cela qu’on appelle le régime moscovite.

    Parce que 150 journalistes déjà descendus par les forces du nouvel ordre local, cela ne signe pas tellement un régime réellement démocratique.

    La manière forte, il n’y a que ça de vrai. La preuve : les Russes l’ont acceptée durant plus de 70 ans, et la chute du Mur n’a été que le résultat de la faillite économique de l’URSS et pas d’un soulèvement populaire.

    De quoi redonner espoir et du tonus à tous les staliniens de notre pays qui n’en pouvaient plus de larmoyer sur la sacro sainte disparition de leur idole bien aimée.

    PAS DE ça CHEZ NOUS

    Cela dit, qui y a-t-il d’original dans notre façon d’appréhender cette histoire ?

    Eh bien la certitude que ce qui est arrivé à notre consoeur ne risque guère de survenir dans notre beau pays. Et c‘est un peu triste. Non que nous aspirions à voir ‘’nos’’ journalistes occis par ceux que leurs écrits dérangeraient. Mais nos inoxydables guides médiatiques, eux, ne dérangent plus personne. Si ce n’est ceux qui ne peuvent pas constituer de danger. Braves les journaleux mais pas téméraires…Forts avec les faibles et faibles avec les forts.

    Et puis, nous n’alimentons plus de guerre impopulaire et nos mirlitaires à nous ne font plus que dans des opérations de pacification. Surtout pas dans le genre pacification de la Tchétchénie.

    ‘‘Nos’’ journalistes ne risquent pas grand-chose à traiter les scandales politiques et politico financiers. Déjà parce qu’ils ne les traitent jamais à fond, et que nos élites à nous sont intouchables puisque toujours blanches comme neige.

    Et puis parce que dès que ‘’ça sent mauvais’’, mieux vaut se détourner du danger.

    Chez nous, on ne flingue pas, du moins pas ostensiblement. Enfin pas souvent en tous cas.

    On se contente de faire d’amicales pression, qui montent en gamme selon la résistance ou l’honnêteté du journaliste : primes qui sautent, avancement compromis, voire déplacements dans un autre centre, quand ce n’est pas un mauvais et rapide procès avec licenciement à la clef. Licenciement généralement confortable…

    Mais l’on va rarement jusque là. L’auto-censure est devenu un principe de survie dans la profession. Difficile, aujourd’hui, de trouver un journaliste qui risquerait sa place pour le droit de dire la Vérité. Et évidemment pas sa vie…

    J’ai connu ça…

    LES PLUS HONNETES

    Et puis, il est malséant, dans notre beau pays de France, d’aller titiller l’honneur de nos élus qui, s’ils ont été élus justement, étaient, de ce fait reconnus comme étant les plus honnêtes, donc des hommes dont l’honneur ne saurait en aucun cas être seulement mis en doute. Ils sont les meilleurs, bref, les plus dignes de représenter le peuple.

    Tiens, un exemple : l’ex-maire de Bordeaux a été réélu. Certes, il a été condamné à une peine infamante, en tous cas pour un élu, pour qui, se servir dans la caisse des impôts publics, pour son propre usage politique devrait être, tout de même, quelque chose de vraiment honteux.

    Néanmoins, cela ne l’empêche pas, toute honte effacée par le temps passé à souffrir dans le silence glacé des blancheurs canadiennes, de revenir aux commandes.

    En toute démocratie.

    Donc, d’avoir droit aux félicitations les plus chaudes de tous les journalistes (sic) à qui il ne viendrait jamais à l’idée de dire que, quelque part, c’est tout de même un peu gênant pour la morale ne pensez-vous pas chers lecteurs ?

    Quant aux électeurs eux, invoquer cette morale-là ne saurait être que ringard, passéiste, donc, argument sans valeur. Le relativisme moral est contagieux…

    Notons au passager que le nouveau maire a clamé bien haut que le scrutin et l’élection étaient une victoire de la démocratie.

    Alors que…euh…user du terme démocratie, nous ça nous fait un peu drôle…

    En effet, 58% de votes favorables sur 40% d’exprimés, ne représentent, en définitive, que 23% du corps électoral de tous les Bordelais.

    Ce qui signifie que si 23 habitants sur cent voulaient du nouveau maire, 77 n’en veulent pas.

    Même si le scrutin est ainsi fait, et même si les abstentionnistes n’avaient qu’à se déplacer et les opposants se rassembler, cela donne, tout de même, une bien curieuse démocratie.

    Heureux pays donc pour les journalistes que le nôtre.

    Auréolés de la ‘’gloire’’, bien haut (auto) proclamée des envoyés spéciaux dans les pays en guerre ou à risques et dans lesquels ils n’ont jamais mis les pieds (2), les présentateurs des JT, éditorialistes et autres grands (quelle hauteur ?) journalistes, ne risquent plus guère, en fait de fusillade, que des désaveux de leur rédac-chef ou directeur de rédaction, émanations directes des pouvoirs politiques et financiers.

    Lesquels ont pour ligne de conduite : ‘’La meilleure pêche se fait par beau temps.’’

    Donc, pas de vagues et l’argent de la pub sera bien gardé.

    Le fric d’abord, le reste n’est que divagations de fumeux moralistes et états d’âme de névrosés du bocal.

    Même discours, au fond, que celui du pouvoir russe, à ceci près que là-bas, l’omnipuissance d’argent et d’armes automatiques, comme l’était celle du KGB, est toujours présente et se manifeste avec une férocité tranquille qui s’adresse aux gêneurs mais aussi à tous ceux qui pensaient qu’était venu le temps de la démocratie et à qui l’exemple est aussi destiné. A toutes fins utiles…et à bon entendeur…

    Les journalistes russes vont-ils partir en guerre ?

    Mais d’abord, seront-ils seulement suivis par leurs lecteurs, tristement absents aux obsèques de la malheureuse ?

    La démocratie succédant à la dictature bolchevique ? Un vieux rêve toujours remis aux lendemains qui déchantent de plus en plus.

    C’était oublier un peu trop vite l’éternelle et sacro sainte Russie pétrie d’autoritarisme, d’inégalité criante de classes et de religiosité complice…

    C’était compter sans le couple infernal du pouvoir et de l’argent.

    Quel Soljenitsyne se lèvera-t-il pour dénoncer le pourrissement et les iniquités de ce nouveau goulag ?

     

    (1) Dans le Mariage de Figaro.

    (2) Il est plus glorieux -et facile- de faire pleurer Margot et frissonner le bourgeois au 19-20 avec des images irakiennes, qu’à l’aide de reportages sur la dure vie des SMICARDS et leurs moyens (inefficaces) pour boucler leurs fins de mois.

     

  • POLITKOVSKAIA: à qui profite le crime?

    Il n’y a de bons journalistes que les journalistes courageux.

    Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1) qui savait ce qu’il pouvait en coûter de dire la vérité qui dérange.

    Pour l’avoir fait, Anna Politkovskaia en est morte.

    Tout le monde en a parlé…à notre tour donc...

    Pour, évidemment, dire ce que les autres n’ont pas dit.

    Car, à propos de cette histoire, tous les medias, et c’est bien normal par les temps qui courent, ont entonné le discours convenu sur le mode :’’L’indépendance de la presse, le recul vers la barbarie, le kagébéisme de retour…’’. Avec les trémolos de rigueur dans la voix.

    Mais mezzo voce. Pas de grève, pas d’appel solennel et massif de toutes les rédactions à nos élus, lesquels observent un silence poli, assorti de commentaires convenus et convenables.

    Pas question de plaisanter avec les choses sérieuses…Comme l’Algérie, la Russie nous ravitaille en gaz…

    Bref.

    Il y a, bien sûr, un peu de tout cela dans nos commentaires à nous mais tout de même un peu plus encore, que vous ne trouverez pas dans les autres gazettes on vous l’assure.

     

    Pour commencer, comme le disent les policiers, à qui profite le crime ? Qui avait des raisons, à défaut d’avoir raison, de la tuer ?

    Comme elle se préparait à expédier son papier sur la Tchétchénie et la politique violemment répressive de Vladimir Poutine soi-même, et de faire entendre la voix des massacrés dans l’épais silence des belles consciences européennes, il est évident que le Kremlin et tout le pouvoir qui va avec, en avaient, à la fois, plutôt marre de les entendre et besoin de les faire taire.

    Celle-ci tout particulièrement.

    UN BON JOURNALISTE EST UN JOURNALISTE MORT

    La Russie d’aujourd’hui nous rappelle la France de Beaumarchais qui, sur la liberté d’informer disait à peu de choses près : ‘’Vous pouvez parler de tout sauf de religion, de politique, des abus de pouvoir, des fermiers généraux, de la noblesse, de la pauvreté et de la justice.’’.

    C’est fou comme la Russie d’aujourd’hui ressemble à la France du XVII°/ XVIII° siècle. Comme, aussi, elle fait penser, et plus que penser, à l’URSS d’avant-hier.

    Une différence, notable : alors qu’aujourd’hui les journalistes russes risquent leur vie sur un simple froncement de sourcil d’un politique ou/et d’un profiteur du régime, les plumitifs sous Krouchtchev ou Brejnev ne risquaient, au mieux, que l’envoi dans un placard, pas même doré, au fin fond de la Sibérie à compter les convois de corbeaux ravitailleurs, et au pire l’attribution d’un aller simple vers un camp de travail ou un asile psychiatrique.

    Aujourd’hui, l’ultra rapide efficacité néolibérale anglo-saxonne, traduite en russe, est passée par là : un bon journaliste ne peut être qu’un journaliste mort.

    De toutes manières, commenter la réalité autrement que selon la volonté du maître du Kremlin est une aberration de journaliste.

    La réalité est ce que le pouvoir décide qu’elle soit. Point.

    PAYS EN TROMPE L’OEIL…

    Depuis la Grande Catherine on mesure l’évolution. Souvenez-vous de cette bonne impératrice qui, entre deux, trois ou quatre vacances frénétiquement amoureuses, ne visitait son petit peuple qu’en traversant des villages flambant neufs, proprets, respirant la santé et la prospérité, mais construits à l’avance de toutes pièces en prévision de son passage. Un pays de décors. Entièrement en trompe-l’œil.

    Et c’est ainsi que la Russie était heureuse puisque l’impératrice l’avait vue telle de ses propres yeux.

    De la Grande Catherine à Vladimir Poutine, la Russie n’a pas avancé d’un pouce. Du moins pour ce qui est de l’expression de la vérité, de la liberté d’expression, de la démocratie ou de ce qui devrait y ressembler, bref, de la civilisation ou de ce qu’elle devrait être, vu que désormais, elle a suffisamment de sous pour faire face aux dépenses de liberté retrouvée.

    Drôle de rémanence, de permanence, tout de même depuis Nicolas II, que dis-je, depuis Pierre le Grand voire Ivan le Terrible ou Attila lui-même.

    Sauf que le changement, rappelons-le, devient aujourd’hui de plus en plus sanglant. Salement inquiétant de la part d’un pays qui prétend à la civilisation, et dont les dirigeants se fâchent tout rouge lorsqu’on qualifie leurs manières de barbares.

    Par ailleurs, nous savions à l’avance ce qu’allaient être la, les réponses du nouveau tsar de toutes les Russies aux questionnements, surtout étrangers. Ceux d’Angéla Merkel par exemple.

    Les réponses correspondaient bien à nos attentes :’’Laissons l’enquête se faire et la justice suivre son cours car nous tenons à l’indépendance des pouvoirs.’’ Ou encore, ‘’De nombreuses pistes sont à envisager car cette dame avait beaucoup d’ennemis.’’.

    Il y en a un tas d’autres qu’on peut vous servir à la demande.

    Mais deux d’entre elles nous ont surpris : ‘’Les articles de cette dame n’avaient que très peu d’influence et ne gênaient même pas notre politique.’’

    Enfin, la Vérité sort de la Voix de son maître !

    ROUPIE DE SANSONNET ET PIPI DE CHAT !

    Effectivement, les articles de la journaliste ne gênaient en rien le Kremlin qui continuait, contre vents et marées, à massacrer ou à couvrir les massacres de son gauleiter sur place. Les articles de la Politkovskaia ? Bof ! Roupie de sansonnet pour le Kremlin. Pipi de chat  quoi!

    L’ennui c’est que par ce demi aveu, Vladimir Poutine sous-entend que comme les articles ne le gênaient en rien, -sauf qu’il les lisait pour en connaître si bien le contenu-, ce ne peut absolument pas être lui le haut commanditaire responsable du meurtre.

    Circulez, il n’y a plus rien à voir !

    Comme disait l’autre, les choses que l’on ne fait pas en disent bien plus sur nous que les choses que l’on fait.

    Et, durant deux grands jours, monsieur Poutine n’a pas pipé mot alors que, pour un excellent démocrate qu’il prétend être, on se serait attendu à une réaction aussi immédiate, indignée et tonitruante du Grand Tsar.

    Du genre ‘’Scandale ! Une honte, Lâche assassinat ! Intolérable atteinte à la liberté d’expression !’’

    Au lieu de cela : silence sur les ondes…

    Dommage : il a manqué une bonne occasion de se refaire une virginité internationale. Mais on ne peut pas penser à tout…

    A quel usage ces deux jours silencieux ?

    A concocter les réponses à faire au questionnement international ?

    A aiguiller les curieux vers une culpabilité obscure et multiple, crapuleuse pourquoi pas, voire mettant, peut-être, en cause, -en voilà une idée qu’elle est bonne -l’intégrité de la morte ?

    Ou à dégoter quelque part un ou des possible coupables bien minables, bien commodes et bien gênants, qui feront bien l’affaire pour mettre un terme à toutes les investigations… ?

    Qui n’ont guère de chances d’aller à leur terme. En tous cas en satisfaisant la raison et la Vérité toute nue.

    MAITRE DU MONDE

    Voilà ! La Russie, aujourd’hui, est encore plus intouchable que l’URSS d’hier.

    Vladimir Poutine est le maître du monde.

    Il n’a pas encore rattrapé le Japon et les Etats-Unis et n’est pas encore rattrapé par la Chine. Mais patience…

    Pour le moment, il peut faire chanter à la planète entière, le grand air des esclaves pour peu qu’elle sache donner la papatte et se taire pour avoir du gaz ou du pétrole.

    Il le sait, tout le monde le sait.

    Il dicte sa volonté à la Terre entière. USA compris.

    Il a en main les vrais atouts maîtres : l’énergie, les matières premières…et encore un potentiel nucléaire et militaire qui donne à réfléchir, sans oublier un pouvoir fermement tenu dans une seule main. Une main de maître.

    Et ce n’est pas la microscopique mort d’une journaliste encore plus microscopique, même si la voix dérangeait, qui va l’empêcher d’imposer ses quatre volontés au monde entier.

    Alors ?

    Eh bien l’hégémonie brutale, la terreur stalinienne est de retour. Habillée en démocratie…enfin c’est comme cela qu’on appelle le régime moscovite.

    Parce que 150 journalistes déjà descendus par les forces du nouvel ordre local, cela ne signe pas tellement un régime réellement démocratique.

    La manière forte, il n’y a que ça de vrai. La preuve : les Russes l’ont acceptée durant plus de 70 ans, et la chute du Mur n’a été que le résultat de la faillite économique de l’URSS et pas d’un soulèvement populaire.

    De quoi redonner espoir et du tonus à tous les staliniens de notre pays qui n’en pouvaient plus de larmoyer sur la sacro sainte disparition de leur idole bien aimée.

    PAS DE ça CHEZ NOUS

    Cela dit, qui y a-t-il d’original dans notre façon d’appréhender cette histoire ?

    Eh bien la certitude que ce qui est arrivé à notre consoeur ne risque guère de survenir dans notre beau pays. Et c‘est un peu triste. Non que nous aspirions à voir ‘’nos’’ journalistes occis par ceux que leurs écrits dérangeraient. Mais nos inoxydables guides médiatiques, eux, ne dérangent plus personne. Si ce n’est ceux qui ne peuvent pas constituer de danger. Braves les journaleux mais pas téméraires…Forts avec les faibles et faibles avec les forts.

    Et puis, nous n’alimentons plus de guerre impopulaire et nos mirlitaires à nous ne font plus que dans des opérations de pacification. Surtout pas dans le genre pacification de la Tchétchénie.

    ‘‘Nos’’ journalistes ne risquent pas grand-chose à traiter les scandales politiques et politico financiers. Déjà parce qu’ils ne les traitent jamais à fond, et que nos élites à nous sont intouchables puisque toujours blanches comme neige.

    Et puis parce que dès que ‘’ça sent mauvais’’, mieux vaut se détourner du danger.

    Chez nous, on ne flingue pas, du moins pas ostensiblement. Enfin pas souvent en tous cas.

    On se contente de faire d’amicales pression, qui montent en gamme selon la résistance ou l’honnêteté du journaliste : primes qui sautent, avancement compromis, voire déplacements dans un autre centre, quand ce n’est pas un mauvais et rapide procès avec licenciement à la clef. Licenciement généralement confortable…

    Mais l’on va rarement jusque là. L’auto-censure est devenu un principe de survie dans la profession. Difficile, aujourd’hui, de trouver un journaliste qui risquerait sa place pour le droit de dire la Vérité. Et évidemment pas sa vie…

    J’ai connu ça…

    LES PLUS HONNETES

    Et puis, il est malséant, dans notre beau pays de France, d’aller titiller l’honneur de nos élus qui, s’ils ont été élus justement, étaient, de ce fait reconnus comme étant les plus honnêtes, donc des hommes dont l’honneur ne saurait en aucun cas être seulement mis en doute. Ils sont les meilleurs, bref, les plus dignes de représenter le peuple.

    Tiens, un exemple : l’ex-maire de Bordeaux a été réélu. Certes, il a été condamné à une peine infamante, en tous cas pour un élu, pour qui, se servir dans la caisse des impôts publics, pour son propre usage politique devrait être, tout de même, quelque chose de vraiment honteux.

    Néanmoins, cela ne l’empêche pas, toute honte effacée par le temps passé à souffrir dans le silence glacé des blancheurs canadiennes, de revenir aux commandes.

    En toute démocratie.

    Donc, d’avoir droit aux félicitations les plus chaudes de tous les journalistes (sic) à qui il ne viendrait jamais à l’idée de dire que, quelque part, c’est tout de même un peu gênant pour la morale ne pensez-vous pas chers lecteurs ?

    Quant aux électeurs eux, invoquer cette morale-là ne saurait être que ringard, passéiste, donc, argument sans valeur. Le relativisme moral est contagieux…

    Notons au passager que le nouveau maire a clamé bien haut que le scrutin et l’élection étaient une victoire de la démocratie.

    Alors que…euh…user du terme démocratie, nous ça nous fait un peu drôle…

    En effet, 58% de votes favorables sur 40% d’exprimés, ne représentent, en définitive, que 23% du corps électoral de tous les Bordelais.

    Ce qui signifie que si 23 habitants sur cent voulaient du nouveau maire, 77 n’en veulent pas.

    Même si le scrutin est ainsi fait, et même si les abstentionnistes n’avaient qu’à se déplacer et les opposants se rassembler, cela donne, tout de même, une bien curieuse démocratie.

    Heureux pays donc pour les journalistes que le nôtre.

    Auréolés de la ‘’gloire’’, bien haut (auto) proclamée des envoyés spéciaux dans les pays en guerre ou à risques et dans lesquels ils n’ont jamais mis les pieds (2), les présentateurs des JT, éditorialistes et autres grands (quelle hauteur ?) journalistes, ne risquent plus guère, en fait de fusillade, que des désaveux de leur rédac-chef ou directeur de rédaction, émanations directes des pouvoirs politiques et financiers.

    Lesquels ont pour ligne de conduite : ‘’La meilleure pêche se fait par beau temps.’’

    Donc, pas de vagues et l’argent de la pub sera bien gardé.

    Le fric d’abord, le reste n’est que divagations de fumeux moralistes et états d’âme de névrosés du bocal.

    Même discours, au fond, que celui du pouvoir russe, à ceci près que là-bas, l’omnipuissance d’argent et d’armes automatiques, comme l’était celle du KGB, est toujours présente et se manifeste avec une férocité tranquille qui s’adresse aux gêneurs mais aussi à tous ceux qui pensaient qu’était venu le temps de la démocratie et à qui l’exemple est aussi destiné. A toutes fins utiles…et à bon entendeur…

    Les journalistes russes vont-ils partir en guerre ?

    Mais d’abord, seront-ils seulement suivis par leurs lecteurs, tristement absents aux obsèques de la malheureuse ?

    La démocratie succédant à la dictature bolchevique ? Un vieux rêve toujours remis aux lendemains qui déchantent de plus en plus.

    C’était oublier un peu trop vite l’éternelle et sacro sainte Russie pétrie d’autoritarisme, d’inégalité criante de classes et de religiosité complice…

    C’était compter sans le couple infernal du pouvoir et de l’argent.

    Quel Soljenitsyne se lèvera-t-il pour dénoncer le pourrissement et les iniquités de ce nouveau goulag ?

     

    (1) Dans le Mariage de Figaro.

    (2) Il est plus glorieux -et facile- de faire pleurer Margot et frissonner le bourgeois au 19-20 avec des images irakiennes, qu’à l’aide de reportages sur la dure vie des SMICARDS et leurs moyens (inefficaces) pour boucler leurs fins de mois.

     

  • Harkis: ''Indigènes'' eux aussi non...?(1)

    ''Indigènes '': Film très bien venu que celui-ci, qui retrace la guerre des ressortissants des anciennes colonies, volontaires, désignés bien sûr, pour combattre l’ennemi de la France éternelle durant la première et la seconde Guerre Mondiale.

    Lesquelles guerres furent identiques à celle des Français de France, contre l’ennemi multi séculaire : l’Allemagne nazie.

    Identiques vraiment?

     

    Pas tout à fait, voire même pas du tout. L’esprit du temps, qui ressemble assez à celui de toujours, aujourd’hui compris, poussait à faire de nos ‘’supplétifs’’, plutôt des deuxièmes pompes que des officiers supérieurs.

    Des untermenschen, à la manière française, en quelque sorte.

    SUPPLETIFS MAJORITAIRES

    Le terme de supplétifs frisait, d’ailleurs, l’escroquerie : les troupes indigènes n’étaient pas utilisées en suppléments mais à parts égales et quelquefois en très forte majorité, en première ligne. Des supplétifs majoritaires.

    Les américains avec les Noirs, les anglais avec les Sikhs, les australiens avec les aborigènes…et les Russes avec leurs minorités cosaques, tatars ou turkmènes et kirghizes, n’ont, d’ailleurs, pas fait mieux en utilisant les ‘’coloured’’ de façon encore plus raciste et depuis des lustres.

    Ceci posé, et nous concernant, il manque un chapitre dans ce film qui se veut démythificateur, voire démystificateur : celui d’une guerre moins éloignée, celle d’Algérie.

    Durant celle-ci également, que le gouvernement…socialiste, de l’époque, affublait de la vertueuse étiquette ‘’d’évènements’’ ou ‘’d’opérations de maintien de l’ordre’’, des indigènes aussi ont été utilisés.

    On les appelait les harkis.

    Ils faisaient ce qu’on a, tout de même, fini par appeler la guerre, la sale guerre comme on dit, -comme s’il y en avait de propres-, et une guerre contre…d’autres indigènes.

    Contre leurs frères de sang selon la formule consacrée, aussi juste d’ailleurs côté frère que côté sang versé.

    C’est, d’ailleurs, cet engagement qu’il faut bien qualifier de fratricide, qui leur fut reproché avec des arguments d’une terrifiante efficacité.

    En effet, à la fin des ‘’évènements’’, lorsque vint l’indépendance de l’Algérie, ordre fut donné par…le gouvernement français, de laisser le gouvernement algérien disposer de ces indigènes-là, à sa guise, le problème posé étant, désormais et de l’avis de nos dirigeants, purement interne.

    D’ailleurs, comme appât destiné à vaincre les doutes des harkis quant à la pureté des intentions des vainqueurs, l’intégration dans les troupes du nouvel état indépendant leur fut proposée, avec tous les avantages et prérogatives qu’ils avaient auparavant au service des colonisateurs.

    MASSACRéS

    L’ennui, le mot est faible, est que les Français sur place, les militaires en premier lieu, comprirent très vite que le sort de ces supplétifs-là ne serait surtout pas celui qui leur avait été promis.

    Les comptes allaient se régler entre indigènes désormais au pouvoir et les ‘’traîtres’’ qui furent, immédiatement, confrontés au dilemme affreux : s’expatrier ou mourir.

    La suite leur donna raison : non seulement des milliers, voire des dizaines de milliers furent exécutés, mais, en plus, de manière épouvantable.

    L’Histoire en fait foi : massacrés avec des raffinements de cruauté, brûlés…bouillis ou…rôtis vivants,, écartelés, coupés en morceaux…

    L’imagination et le savoir-faire de l’Homme en matière de haine et de meurtre, ne seront jamais égalés par quelque espèce existant sur la planète.

    Fort heureusement, bon nombre purent passer la Méditerranée, dont  certains, grâce à des officiers français qui désobéirent aux ordre du gouvernement et embarquèrent des harkis quelquefois en corps constitués.

    Hélas, reçus en France comme des suspects, voire des ennemis, et parqués dans les coins les plus reculés possibles, le racisme et la politique mêlés jouèrent à plein et les anciens harkis furent entassés loin des villes et employés à des travaux forestiers bien souvent, les seuls que la bonté de nos gouvernants les estimaient capables de faire…

    Et la reconnaissance de leurs droits, en tant que Français qui avaient défendu leur patrie jusqu’à se battre contre leurs propres frères, ne leur fut jamais accordée. Le discours intégrateur de la France se mesurait sur le terrain…

    En 60 ans, rien ne se fit. Sauf quelques vagues mesurettes et concessions, propres à faire cesser leurs revendications trop bruyantes mais qui n’ont jamais eu a la faveur de l’écoute officielle seulement sensibles à quelque film ou spectacle copieusement mediatisé et politiquement et électoralement à la mode.

    Il faut dire que, récemment, le gouvernement algérien a comparé les harkis aux collabos français durant l’occupation allemande et que cette monstruosité n’a été corrigée par aucun des medias qui s’enthousiasment aujourd’hui pour ce film.

    Et l’Algérie nous approvisionne en gaz n’est-ce pas ?

    On attendra donc longtemps que le réalisateur et les artistes du film ‘’Indigènes’’, se décident à s’émouvoir du triste sort fait à ces parias que sont toujours leurs frères de sang, du fait d’un choix que leur conscience de l’époque leur a dicté de faire il y a 35 ans.

    Tout comme leur conscience et la conjoncture ont poussé les indigènes de l’époque à faire aussi des choix, il y a 67 et 87 ans.

    Car guerre pour guerre, celles de 14 et de 39-45 n’étaient pas plus celles des indigènes que celle d’Algérie ou de toutes celles fabriquées de toutes pièces pour le seul bénéfice des marchands de canons et des financiers et industriels, seuls véritables vainqueurs de ces bouillies sanglantes.

    Toutes les guerres, tous les grands conflits, tous les drames collectifs ne sont que le fait de minorités, maîtresses dans l’art de tirer les marrons du feu, et de celui des guerres en particulier.

    Qui ne sont, elles, que le fait de ‘’civilisations’’ qui n’ont d’autre solution pour résoudre les problèmes qu’elles ont elles-mêmes créés, que de se massacrer mutuellement.

    EN GUERRE MEME EN PAIX

    C’est bien là la caractéristique principale du monde des humains : fabriquer des problèmes et refuser d’en assumer la responsabilité.

    On connaît le discours. Du niveau de la cour de maternelle, les massacres en plus.

    C’est pas moi c’est l’autre.

    Et comme l’autre dit pareil, on se trucide.

    Et, au passage, on rameute tous ceux qui sont en âge et en nombre suffisant pour faire le poids, en les aveuglant avec les slogans les plus menteurs et les plus hypocrites.

    La patrie a besoin de vous.

    Engagez-vous rengagez-vous qu’ils disaient. Et ça ne fait pas rire.

    Aux armes citoyens contre ces féroces soldats qui viennent égorger nos fils et nos compagnes.

    Pourquoi la guerre ?

    A cause des ennemis voyons !

    A qui la faute ?

    A leur agressivité bien entendu….

    Evident tout cela n’est-ce pas ?

    Nous en sommes encore là et pas seulement pour les guerres.

    Car des conflits, des peines, des douleurs, des drames épouvantables, il n’y en a pas seulement dans les conflits avec armes à feu. En ‘’temps de paix’’ aussi on est en guerre.

    Le chômage ? C’est la faute à la conjoncture.

    La mauvaise conjoncture ? C’est la faute au chômage.

    Le manque d’emplois ? C’est la faute au manque de compétitivité des entreprises.

    Et le manque de compétitivité ?

    C’est la faute aux SMIC somptuaires et aux feignants de Français.

    De toutes manières, tout le malheur du monde c’est de la faute des citoyens qui ne travaillent jamais assez, en demandent toujours plus et ne font pas face à leurs responsabilités.

    Une preuve ? Et on se répète ?

    La catastrophe de l’Airbus A 380 qui va coûter entre 20 et 30 milliards d’euros aux contribuables lesquels, d’une manière ou d’une autre vont avoir l’honneur d’être invités à combler ce nouveau trou d’une économie passoire.

    Le ou les responsables ?

    Evidemment pas le directeur général, imposé par le pouvoir comme étant le meilleur, et qui a, tout de même, été invités à aller pantoufler ailleurs. Pas non plus le PDG d’EADS à qui le gouvernement socialiste avait fait cadeau d’Aérospatiale.

    La preuve que ce ne sont pas les vrais responsables?

    Tout d’abord, aucun parti, aucun tribunal, aucun media, aucun responsable du haut en bas de l’échelle des dirigeants de l’Hexagone, n’a osé mettre en doute leur parole, leur chercher noise ni, simplement,leur demander des comptes sur le travail qui leur avait été confié.

    Mieux : ils ont vendu au plus haut leurs actions et stock options juste avant l’annonce de la déconfiture que vous savez, mais, soyez en sûrs, il n’y a là aucun délit d’initié.

    Ils ont donc ont été largement récompensés de leur si beau bilan.

    Par contre, l’on a fini par trouver les vrais coupables : tous les CDD, précaires, intérims et autres préretraités qui vont être virés aussi vite que possible pour leur apprendre, à eux, le sens des responsabilités.

    Donc, la justice est sauve. Les coupables c’est eux et nous. Et les coupables vont payer.

    Plus ça change et plus c’est pareil

    (1) Mis à jour le 11 10 à 7H30...7H30 ! tu parles d'un boulot...…


  • Diabète, Escroquerie Sécu, EADS:mieux vaut être riche...

    Le monde va de mieux en mieux, du moins estiment les économistes et l’affirment certains scientifiques.

    Voire…

    Les gazettes nous apprennent que des problèmes il y en a, certes, comme depuis le premier homme (1), mais que notre civilisation ressemble de plus en plus à pas mal de magnifiques occases : belles carrosseries mais moteur HS.

    Ainsi du diabète qui gangrène, terme cliniquement exact, la planète entière. Mais aussi d’une maladie encore plus grave, si tant est, la corruption à tous les étages, les plus hauts en premier, de notre Système.

    Les journaleux en parlent, c’est vrai, mais pas où ça dérange vraiment. On ne mord pas la main qui vous nourrit.

    Petit coup d’œil inquisiteur là ousque ça gêne.

     Le diabète envahit donc insidieusement le genre humain.

    Tiens donc, premier constat, il n’envahit pas, par exemple, le Mali ou le Bengladesh, pays pauvre parmi les plus pauvres, où les glucides en général et le sucre en particulier ne figurent plus, et depuis longtemps, sur toutes les tables. Pas même dans des pays plus pauvres encore, Haïti par exemple, qui fut, comme c'est drôle, il y a encore peu et depuis Napoléon et sa loi raciste, un des pays les plus producteurs de sucre de canne, mais qui ne fabrique, désormais, que des tontons macoutes et des morts vivants.

    Bref, le diabète comme l'obésité, sont des maladies de pays riches... mais des maladies de pauvres . 

    SUCRES, GRAS, FARINEUX : LUXE DES PAUVRES

    En effet, comme le gras, le sucre, qui serait plus utile pour alimenter, pour le moment, les voitures, par E 85 interposé, le sucre donc, participe allègrement à la croissance du périmètre ventral des Européens et des Américains.

    Par la grâce des boissons sucrées et des farineux divers, dont les délicieuses pizzas, menues délicatesses qui constituent le gros du bol alimentaire des citoyens civilisés. Mais également de tous les aliments industriels, à l’intérieur desquels les amicales sollicitations des compagnies sucrières poussent les fabricants à incorporer leur production exponentielle dans leurs potages, charcuteries, viennoiseries, produits farineux divers, en un mot, dans tout ce qui fait le maigre quotidien des bas salariés.

    Nourritures de pays civilisés donc.

    Evidemment, les dits habitants civilisés qui se régalent des glucides bien gras pour se sustenter, ne se retrouvent pas au sein des classes lesplus favorisées. C’est même le contraire.

    Sucres, gras, farineux, nourritures gonflées autant aux OGM qu'aux adjuvants variés, tel est le menu de base et de luxe de tous les pauvres. Ca flatte le goût, ça cale, ça permet de tenir le coup.

    Certes, durant disons 30, 30, 50 ans, après quoi, les pauvres se nourrissent de ce qu’ils peuvent, des mêmes choses en général, mais surtout de médicaments pour soigner les maladies que leur nourriture habituelle leur a refilées depuis leur naissance.

    Le monde est bien fait au fond.

    Les pauvres, ça ne doit servir que durant leurs premières années de vie. Les meilleures et les plus vigoureuses, disons les 40 ou 50 premières.

    Après quoi, en semi retraite ou au chômage durant une petite dizaine d’années, et la soixantaine venue, comme ils n’y arrivent plus, bigleux, édentés, essoufflés, ils sont bons à jeter.

    On n’y est pas encore tout à fait mais ça vient déjà très très bien.

    Comme, durant toute leur vie, ils auront vécu de petits boulots, de CDD, de contrats nouvelle mode et d’expédients divers plus précaires les uns que les autres, toute l’opération aura apporté un copieux bénéfice aux multinationales ultralibérales qui, on nous le dit si vertueusement souvent, sont seules à procurer de l’emploi et à faire croître la richesse du monde selon G.W. Bush et Laurence Parisot. Taratatsing !

    Souvenez-vous de votre certif (si vous l’avez bien sûr) : le monde romain n’était pas fait autrement.

    Il se partageait en deux classes : les patriciens et les plébéiens. Partageait est un bien hrand mot: les patriciens possédaient le monde que les plébéiens faisaient fonctionner.

    Aujourd’hui, comme depuis toujours, c'est le même schéma qui fonctionne.

    Deux classes: les riches zé les pauvres.

    HUMAIN  NON RECYCLABLE

    Multinationales, riches et pauvres, cela nous amène, tout naturellement  à EADS, en proie aux tremblements des croupières que Boeing va te lui tailler, en vertu du fait qu’en bonne économie ultralibérale, il n’y a qu’une règle pour être le plus fort, le gagnant : tirer sur les ambulances.

    Certes, on néglige évidemment, il ne faut pas s'encombrer, le fait que dans l’ambulance il y aura pas mal de morts, les CDD, (tiens encore ceux-là?) les précaires de tout poil, les ‘’non indispensables’’, les vieux, bref, tout ce matériel humain non recyclable et donc bon à envoyer aux usines d’incinération.(2)

    Edifiante non cette affaire d’EADS et d’Airbus A 380 ?

    La boîte qui s’appelait auparavant Aérospatiale a été donnée en cadeau, ou quasiment, au groupe Lagardère par…vous ne vous souvenez pas ? Par l’austère qui se marre…un peu moins maintenant. Eh oui, Lionel Jospin qui a présidé à plus de privatisations que les deux gouvernements de droite précédents réunis, Juppé et Balladur.

    Comme social démocrate on pouvait difficilement faire mieux…(3).

    Or donc, après avoir été privatisée, EADS est donc passé sous la coupe du groupe Lagardère qui allait te vous faire briller tout ça et vaincre l’hydre Boeing une bonne fois pour toutes. Puisque qu’il n’y a que le privé pour nous enrichir.

    Pour rassurer le citoyen, la maison a été directement mise sous la coupe d’un favori du gouvernement qui, lui aussi, donnait l’assurance du sérieux de la gestion.

    Du sérieux et de l’honnêteté évidemment.

    Jusqu’à l’an passé où la compétence des responsables a donné ce que l’on sait : programme freiné pour deux ans, milliards de dédits qu’il faudra payer aux compagnies qui avaient pris des options, fuites de commandes vers Boeing à prévoir, et une délocalisation des activités chez les Allemands qui ne sont, généralement pas, enclins à plaisanter avec le boulot et l’argent des autres.

    Cerise sur la gâteau, une paupérisation de la région toulousaine qui va y perdre des centaines, voire des milliers d’emplois induits.

    Mais la croissance de l’économie va te vous rattraper tout ça, c’est promis juré.

    Au fait ! Au passage, le dirlo d’EADS et son PDG ont, juste avant la déconfiture de l’action, vendu, comme par hasard, leurs actions, et leurs stock options en particulier. Bénéfice : entre 2 et 3 millions d’euros. Une misère quoi…

    Et ce, bien sûr, afin que ce désastre financier, -pour les contribuables puisqu’il faudra bien que quelqu’un paye-, ne soit, tout de même, pas douloureux pour tout le monde.

    Et puis que la morale soit sauve : il faut bien aussi qu’en cas de catastrophe, on trouve un ou des coupables non ? Donc, il faudra licencier. Logique non ?

    D’ailleurs, ni les hommes politiques, de droite comme de gauche n’ont rien trouvé à redire. Pas plus que la justice et moins encore le gendarme de la Bourse.

    Moralité, si tant est qu’il y en ait une : mieux vaut être riche et président directeur général que pauvre et CDD.

    Juste une info dont nous avons l’exclusivité, les mots démocratie, république, égalité et fraternité seront, dès l’an prochain, supprimés dans le dictionnaire.

    En effet le principe même de l’Académie pour légitimer un mot réside dans l’usage qu’on en fait. S’il ne sert plus, on l’enlève.

    C’est-y pas mieux comme ça ?

    ET LE TROU INVISIBLE ?

    Et puisqu’on en est à parler finances, pourquoi ne pas parler de celles de la sécu.

    Et du trou qui lui colle aux basques ?

    Ainsi elle s’est faite escroquer de 20 millions d’euros, selon la police, voire de cent ou deux cents, selon certains employés tenus au devoir de réserve.

    Mais le chiffre a-t-il encore vraiment de l’importance dans un pays où les lois contraignent les honnêtes gens et condamnent les malfaiteurs, y compris les escrocs à la Sécu, à de minimes peines voire à des amendes, lorsqu’il ne s’agit ‘’que’’ d’argent ?

    Toutefois cette affaire n’est que la partie émergée d’un scandale bien plus énorme mais bénéficiant d’un non-dit terrifiant. Il est vrai que, déjà, un trou n’est guère visible que si l’on en voit les bords qui le définissent, il est des trous plus invisibles encore. Tel celui des ‘’dépassements’’ occultes.

    Un exemple ? Entre tous ?

    Un ami souffrant de polypes à la vessie se les fait enlever. Le chirurgien constatant que de vilaines couleurs dans le site signent un état pré cancéreux de l’organe atteint, prescrit des injections préventives. ‘’Pas exactement une chimio mais un peu analogue précise-il’’, avant que le malade n’aille payer la consultation dont le montant dépasse de…40 euros le prix défini et pourtant annoncé avant l’intervention.

    Etonnement de mon copain auprès de la secrétaire. ‘’Oui, mais répond-t-elle d’un ton évanescent, c’est pour les frais annexes…’’.

    Effaré, l’étonné bredouille qu’il ne peut pas parce que…il n’a pas le sou et que ce machin là n’est pas dans ses moyens.

    ‘’Bon, bon, rétorque-t-elle sur un ton pincé, çà ira comme çà.’’

    Bon.

    Après trois injections prescrites, le malade s’en va s’en faire faire la quatrième, prescrite elle aussi mais cette fois, même demande : ‘’Oui cette fois c’est encore, voyez-vous, un dépassement pour les produits qui ne sont pas remboursés.’’.*

    Rebelote, mon pote qui en a assez annonce, ‘’Je vous l’ai dit, je ne pourrai pas payer le dépassement.’’

    Le toubib appelé en renfort pour les urgences, survient, discutaille puis termine en disant : ‘’Bon, de toutes façons, ce n’est pas si important, les trois injections suffisent…’’.

    Tel que, j’étais à trois pas et j’ai tout entendu…

    Ce qui veut dire deux choses : soit les quatre étaient vraiment pas importantes et trois suffisaient mais alors, pourquoi une quatrième ?

    Soit les quatre étaient indispensables et pour ne pas ‘’perdre’’ d’argent, mon copain risque d’être condamné par son propre médecin à mourir, peut-être, d’une affection maligne…et la déontologie là-dedans…

    Ceci dit, ces dépassements occultes, véritables pots de vin et dessous de table, généralisés ne concernent pas que quelques malades dans l’Hexagone.

    Et ce au vu et au su de tout le monde. C’est devenu un sport qui touche toutes les catégories médicale et autres, généralistes, spécialistes, dentistes, oculistes etc., mais également toutes les professions vivant d’honoraires.

    Tout le monde le sait, personne n’en parle.

    Pas même ‘’Que choisir’’, défenseur, paraît-il du consommateur qui d’ailleurs lui fait croire que la solution à ses problèmes serait de savoir choisir dans une société où le choix se résume, dans tous les domaines, à acheter soit la peste soit le choléra.

    La solution ?

    Plutôt que pauvre et malade, mieux vaut être riche et en bonne santé, mais ceci n’est pas une obligation : la médecine à deux vitesses, celle des riches en l’occurrence, est là pour vous guérir.

    En réalité pour vous permettre de mourir plus tard.

    Cinq, dix, voire 20 années plus tard….

    On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse là d’une si grande victoire…

    On a les triomphes qu’on peut.

    Et à sa mesure…

    Une bien bonne pour terminer ?

    Le dernier Science et Vie nous annonce un truc tout plein important et qui démontre combien la Science nous est indispensable, vitale même, puisqu’elle nous annonce et découvre et nous annonce plein de choses qui changent totalement notre vie et nous expédient à la vitesse de la lumière vers le bonheur.

    De quoi s’agit-il ?

    On vous le donne…en mille cher Emile.

    Un millier d’astronomes, réunis en Congrès le 24 août dernier, juste en rentrant de vacances, ont décidé que Pluton n’était plus une planète et l’ont remplacée par Xena légèrement plus grosse qu’elle. De même pour Charon et Cérès, pourtant plus petits qu’elle et qui auront droit, désormais, à cet ascenseur social de la Science qui vous procure quelquefois de l’avancement tout à fait inattendu, mais à une vitesse réellement astronomique.

    Splendide non ? Et d’une utilité indéniable pour résoudre nos problèmes quotidiens.

    Comme le dit très sérieusement un responsable de l’Observatoire de Haute Provence : ‘’Ce qui est positif, c’est qu’on arrive à changer nos idées préconçues quand les découvertes scientifiques s’imposent.’’

    Transmis à tous nos dirigeants et gouvernants qui savent, depuis perpète, que les pauvres ne sont pas riches, que si les riches le sont c'est parce qu'il y a plein de pauvres, que la planète part en quenouille, et que le monde est surpeuplé de gogos qui travaillent comme des malades à leur propre destruction.

    Toutes choses, d’ailleurs, que la Science a constaté depuis un bon petit siècle, voire même quatre ou cinq mille ans.

    Mais les scientifiques, n’est-ce pas, ne font pas de politique…

     

    (1)  Surtout depuis la première femme nous souffle l’invétéré macho de la rédaction….

    (2) Allez, retournez donc voir le film ‘’Soleil vert’’…Ca fait dix fois qu’on vous le dit. C’est le Système futur…qui s’annonce fissa avec celui que nous vivons déjà.

    (3) On a donc la trouille d’entendre DSK affirmer que social démocrate, il n’y en aura jamais meilleur que lui. Idem Schröder qui, après avoir mis les salaires allemands au régime minceur a été voluptueusement pantoufler dans le privé…à 25.000 euros par mois…

  • Hulot, Arthus-Bertrand: verts ou verdâtres?

    La course à la présidence des plus compétents de la Nation - c’est eux qui le pensent...et le disent -, se poursuit donc, désormais, à bride abattue.

    Ce qui n’est pas fait pour rassurer lorsqu’on s’interroge, quelquefois, sur l’honnêteté de ces prétentions, vu que les bilans des gouvernements de ces cinquante dernières années, nous donnent…l’actuel qui n’a rien de très folichon.

    Certes, les Verts, censés représenter AUTRE CHOSE, y vont, eux aussi, de leurs promesses.

    Parmi ceux-ci, les derniers venus sont le sympathique Nicolas Hulot et le non moins sympathique Yann Arthus Bertrand.

    Aussi sympathiques que cela ?

    Disons que l’apparence est flatteuse et les promesses tout autant. La Fontaine aurait dit le ramage et le plumage chatoyants.

    Mais quid de la vertitude, ou plutôt, de la vraie de vraie vert-attitude ?

    Pas folichon par certains côtés.

    Bilan.

    Le nôtre pour une fois.

     

    Ainsi donc, Nicolas Hulot a démarré sa carrière en découvrant que le planète était bien belle. Et qu’il fallait la protéger.

    L’originalité était enfin là.

    Pas très originale mais le mouvement démarrait.

    Et était suivi avec beaucoup d’attention par un des plus grands pollueurs de la planète, Rhône Poulenc.

    Lequel, pour se donner une image écolo, trouva en Nicolas Hulot un brave petit soldat vert, qui allait te lui faire une réputation d’indispensable rassembleur de la chimie et de l’Environnement réunis.

    La Terre sauvée par les produits chimiques. Mais c’est bien sûr ! Il fallait y penser !

    Et comme la télé des années 70-80 ne brillait pas, déjà, par sa qualité, et que le stress des villes et de la pollution commençait à se faire sentir, les films sur la verdure exotique et les peuples si simples, voire simplets, et si chaleureux parce que non encore contaminés, eurent le succès que l’on sait.

    Assortis petit à petit et l’âge venant, des leçons de philosophie de l’ami Hulot qui s’est mis à la lutte contre la pollution à tous les étages.

    PLONGEE A 200 METRES

    Bon plan !

    Il avait mille fois raison. En ne faisant, il est vrai, que reprendre, d’ailleurs, le discours de milliers de ses prédécesseurs.

    Lesquels, en leur temps, ont lancé des cris d’alarmes qui, hélas, se sont perdus.

    Perdus dans le dédale d’un monde qui n’avait pas encore assez mûri pour se pourrir la vie de façon enfin visible, par la grâce de marées noires, d’accidents chimiques ou nucléaires et d’incendies de forêts éminemment rentables pour les lotisseurs qui, le hasard faisant bien les choses, arrivaient quelque temps après, des programmes immobiliers plein leurs attachés cases.

    Avoir le bon plan, là où il faut, au bon moment est le secret de toute réussite.

    Il a réussi.

    A changer le cours de la civilisation ?

    Pas vraiment.

    Mais celui de sa vie à lui sûrement.

    La super vogue des produits dérivés arrivant un peu en même temps, on a vu fleurir les montres Ushuaïa, les savons Ushuaïa, les produits pour la douche, et même les godasses de randonnées, ou paraissant l’être, fabriquées dans les pays où, justement, vivent des populations très simples, genre de celles arrivant à subsister avec un, deux ou trois dollars par jour.

    De ces produits là, de leur vente et de la philosophie profonde de leur bénéficiaire, qu’ils laissaient entrevoir, notre infatigable sauveur de la planète ne s’est jamais expliqué ni répandu dans les medias.

    Séduit par la chose, j’ai moi-même acquis une montre de la marque.

    Fabriquée par le marseillais Beuchat, spécialiste en son temps des équipements de plongée, l’engin n’a jamais bien fonctionné.

    Certes, acheté cher, et présentant pas mal de capacités, notamment celle de résister à des plongées de 200 mètres - moi qui craint  de mettre la tête dans une bassine – la montre retardait, avançait, et pas qu’un peu, une minute par jour, bref, rien de ce qui permet à un aventurier de bon aloi d’arriver à l’heure aux rendez-vous de l’aventure et, en tous cas, de pouvoir retenir sa respiration assez longtemps mais pas trop pour ne pas y laisser la peau.

    La montre n’a, non seulement, jamais marché, mais envoyée ‘’à l’atelier’’ à…six reprises, par un autre ‘’spécialistes’’ marseillais, Piéry, elle a obstinément refusé de fonctionner normalement.

    Bref !

    J’Y VAIS OU PAS ?

    Or donc, notre sympathique caracoleur des cimes et des profondeurs remet ça aujourd’hui.

    Mais à une toute autre échelle.

    L’aventure de la présidence ?

    J’y vais ? J’y vais pas ?

    Les admirateurs sont en transes.

    Les fidèles trépignent.

    Aux dernières nouvelles, il n’est pas très chaud.

    On le comprend : vu l’immensité sans bornes de la tâche à accomplir.

    Vu, surtout, l’immensité du vide planqué derrière les promesses des actuels élus et futurs adoubés nationaux, régionaux et autres…

    En attendant, notre gourou écologique en chef continue, mezzo voce, sa quête planétaire à l’aide de ses caméras, vouées au culte de l’exotisme et de l’image, tout de même, du patron.

    A l’aide, surtout, des engins les plus divers, tous, plus ou moins, fonctionnant au gazole, au pétrole ou au kérosène, tous polluants, évidemment, mais, comme on dit élégamment dans le monde de l’industrie, de l’entreprise et des medias réunis, on ne fait pas d’omelette sans casser quelques œufs.

    Et il sait de mieux en mieux démultiplier les rentrées financières à l’aide des médias à sa marque qui se contentent de reprendre l’essentiel de ses films et de conter, en boucle, les avantages de la vie naturelle et les désagréments de la vie moderne.

    Tout ceci sur papier glacé, recyclé paraît-il, mais tous mobilisant, tout de même, produits chimiques et procédés polluants dont il ne faut pas trop parler, question image.

    LA POLLUTION DANS LE CIEL

    Et Yann Arthus Bertrand direz-vous ?

    Ce sympathique photographe, lui, s’est, aussi, rendu compte des beautés de la Terre et, plus particulièrement, lorsqu’on la regardait de haut. Et même de très haut. D’avion ou d’hélicoptère en particulier.

    Original aussi.

    Enfin presque mais, n’est-ce pas, encore fallait-il exploiter ce créneau jusque là bien connu de tous les photographes mais jamais exploité. En tous cas pas à fond comme lui a su le faire.

    Et très bien  faire.

    Ecolo lui aussi ?

    A fond la caisse.

    Il a même loué un fort à l’île de Porquerolles, qui lui servira d’exposition permanente dans le but d’éduquer le petit peuple à la préservation de la Terre.

    Qui lui servira, aussi et tout de même, d’agréable résidence secondaire de vacances.

    Au beau d’une île spécialisée dans l’exploitation des touristes qui viennent, à grands frais, consommer sur l’île, en fait se faire plumer, et  sont vivement invités à, prestement, retourner à terre avant la nuit.

    Pendant que les autochtones et certains privilégiés haut de gamme, bénéficient, eux, à longueur d’étés et de temps, de villas ou d’appartements dont la quiétude est assurée pour l’éternité par une très légèrement rigoureuse préservation parcnationalisée.

    Eduquer les foules grâce aux expos de photos et autres conférences vertes ?

    Fort bien. Nous n’avons rien dire à cela mais il y a des détails qui nous gênent.

    Ainsi, comme le photographe ne cesse de parcourir la planète par la voie des airs, il le fait avec…avions et hélicoptères, donc autant d’engins dévoreurs de produits pétroliers donc, aussi, pollueurs de la planète.

    Idem, d’ailleurs, lorsque notre écolo descend du ciel pour emprunter les super 4X4 genre Toyota 4 litres 2.

    Dilemme ?

    Pas du tout.

    Interrogé, admirativement par un grand (quelle taille ?) journaliste du journal local Var-Matin, sur ses activités écologiques, Monsieur Arthus Bertrand a eu cette réponse, digne de figurer au tableau d’honneur des gourous salvateurs verts : ‘’Pour compenser le carbone (généré par) des hélicos, a-t-il répondu, je milite dans les associations qui viennent en aide, de façon concrète pour aider le populations africaines - entre autres – à sauvegarder leur environnement.’’

    TRADITION PRESERVEE

    Chouette non ?

    La tradition est préservée.

    Rhône Poulenc ne faisait pas autrement : d’un côté on pollue, de l’autre on sponsorise un gentil écolo.

    Shell et Exxon font pareil : d’un côté ils vendent, de plus en plus cher, de la pollution, de l’autre, ils créent des filiales spécialistes en dépollution.

    Et chez nous Total fait des bénéfices extravagants en vendant un carburants comme d’hab, mais en innovant en permanence, par exemple en offrant (façon de parler), plus cher évidemment, du super gazole, capable de lutter contre la pollution…en gonflant encore un peu plus les bénéfices de la société qui se lamente de l’augmentation du prix du baril…

    Et en nous vendant bientôt et bien cher, du biocarburant car il aura eu le premier l’idée, évidemment, et les moyens de produite en masse.

    Le beurre et l’argent du beurre : les pétroliers, eux, savent faire et depuis longtemps et pour longtemps encore.

    Pour en revenir à nos distingués défenseurs verts, mais plutôt vaguement verdâtres à notre avis, ne pensez pas que nous critiquions leur philosophie et les aspects positifs de leurs entreprises.

    Certes, ils nous font voir la Terre de manière fort belle.

    Certes…mais avec des moyens bien installés dans la World Company.

    Bien intégrés et rapportant gros.

    On est loin du combat d’un Gandhi, voire, pourquoi pas, d’un Jésus, qui passaient leur temps à prêcher la paix, le respect des autres et de la Nature, la pauvreté aussi, la vie suivant de rigoureux principes, à payer de leur personne, jusqu’à y laisser la vie, en refusant obstinément de se couler dans le système.

    Parler, certes, mais donner l’exemple…

    Et, on retombe, tout à fait par hasard sur quoi, on vous le donne en mille ?

    Sur les…Témoins de Jéhovah.

    Leur prêche systématique est on ne peut plus identique à ceux-là : amour du prochain, respect de la création, vie modeste, donner l’exemple, éduquer les enfants suivant des principes…

    Que dire contre ?

    Les soviets, pendant 90 ans avaient une démarche similaire.

    Pas identique, seulement similaire.

    Marx disait : changer l’Homme, voilà LA solution.

    Hitler aussi l’a dit…et tenté de le faire.

    On a vu les résultats dans les deux cas.

    Les Témoins, eux, ont déjà fait au moins une chose. Qu’aucun peuple n’a réussi à faire sur la planète : la Paix.

    Etonnant, d’ailleurs, que les dispensateurs de prix Nobel évitent de le leur attribuer.

    Ca vous gêne tout ça ?

    Tant pis que voulez-vous.

    Nous nous consolerons de votre départ vers d’autres medias plus complaisamment dans la norme.

    Nous sommes en dehors de la norme. Enfin nous tâchons de l’être.

    Et nous ne parlons que de ce que nous savons.