Ca y est! On est verts!
Ben oui. D'après les déclarations de ces jours derniers, nous allons droit vers un développement durable. Panneaux solaires, éoliennes, nourriture bio, cheveux dans le vent, marche en tongs , priorité aux transports en commun propres, tralali, tralala.
Le Paradis on vous dit.
Juste un petit bémol, oh, peu de choses, et puis du très vulgaire même: nos enfants et nous-mêmes ne pouvons plus, mais plus du tout, 7 mois sur 12, nous promener dans la campagne.
Ah bon?
Eh oui, mais c'est bien sûr, les chasseurs...
Il faut les comprendre, aussi, c'est vrai. Ils ont besoin de grand air eux, de se dérouiller les jambes, eux, ils aiment la Nature eux, et ont une frénésie de contact avec le pur, le sain, le naturel. Et comme ils sont très stressés, ils ont besoin de fusils pour préserver leur petit jardin secret à eux. Il faut les comprendre. Et comme ils se déstressent en campagne, ils ont quelquefois la gachette facile. Et le plomb baladeur.
Et...bon, si on est pas chasseur, mieux vaut rester chez soi quoi.
C'est ce qu'on fait, 7 mois de l'année, et nos mouflets avec.
Voili, voilà.
C'est vrai, misère de misère, il faut comprendre: les chasseurs çà compte aux élections. Un million, un million et demi, çà va chercher loin . Tandis que nous, avec nos gosses, et puis dispersés, éparpillés de la droite à la gauche voire parmi les pêcheurs à la ligne, c'est difficile de se retrouver, de peser bien lourd.
Allez va! On est verts, dans les discours bien sûr. Mais en France d'en bas, on a de quoi l'être aussi, de rage. En fait, on y est pas mal habitués à en voir de toutes les couleurs. Parce que malgré, - à cause -, de ces belles promesses, nous, on est toujours chocolats.
JOURNAL-INFO - Page 115
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ON EST VERTS!
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Maj...inorité?
76% de majorité sur...48% de votants!
Un journal (de gauche, enfin vaguement) titre ''OUI MASSIF''! Non, non, sans rigoler!
76% de 48% donnent, si notre calculette intégrée (le bionique c'est le progrès) est encore juste, à peu près 37% des Espagnols qui ont dit Oui à l'Europe.
C'est tout bon tout çà.
Hormis que cela représente, 73 Ibères sur 100 qui sont soit pas d'accord, soit s'en tamponnent comme de l'an pèbre, (cette expression signifie, en Provence, ce qui se passera dans un avenir séculairement imprévisible) soit n'ont rien compris au document, soit ne l'ont même pas, comme nous, trouvé chez leur marchand de journaux habituel malgré leurs demandes répétées, en l'ayant, pourtant, payé d'avance.
Parmi les 37 contents, combien ont lu les dizaines de pages, disons, euh... explicatives du document, et combien les ont comprises?
Bref: à JOURNAL-INFO, nous ne sommes ni pour ni contre. Mais savons bien qu'au plan social, l'exemple de l'Allemagne où, plans de rigueur obligent, l'Etat propose déja (because concurrence des nouveaux Européens de l'Est) des salaires de...UN euro de l'heure. Nos lendemains de l'Europe, côté français s'entend, ne s'annoncent pas très chantants. Et l'avenir, pour nous, c'est combien on va gagner, et comment nous allons bien pouvoir y arriver. C'est bête, ou indécent de parler vulgairement argent?
Cet avenir du OUI, nous ne le voyons pas drôle du tout. Pour les Smicards s'entend. Car pour les émoluments des PDG des grandes et moyennes sociétés, l'avenir est plus que rose, il est même doré. Du même métal , d'ailleurs, que les parachutes fournis aux ''hauts dirigeants'' qui n'ont pas été capables de rendre leurs entreprises profitables ( comme disent les intelligents économistes), en fait, qui ont nettement progressé dans la déconfiture.
Populisme de bas étage que notre verbiage?
Que celui qui arrive à vivre, voire à survivre avec un SMIC viennent nous le dire. Nous nous ferons une obligation de publier la recette.
Et la rédaction lui fera une petite place afin de nous faire profiter, ainsi que nos lecteurs (si si, on en a au moins un...plus vous, ce qui fait deux) de ses réjouissantes lumières.
Et puis, soyons vrais jusqu'au bout. Qui et pourquoi pousse au OUI dans les medias? Car si le NON l'emportait, l'a fait remarquer fort justement un lecteur de Courrier International de cette semaine, c'est le traité de Nice, - même mal fagoté -, qui serait applicable. Et l'Europe continuerait sur sa lancée sans être démolie pour autant.
Alors? Dans quels medias et dans quel intérêt, pousse-t-on les feux européens vers l'acceptation à tous prix, voire à n'importe quel prix, de la Constitution et de ce qu'elle recouvre? -
Couleuvres royales
Qui se souvient de la malheureuse princesse Margaret? Dans les années 50, la soeur de la reine Elisabeth, deuxième du nom, voulait se marier avec un héros de la bataille d'Angleterre, le group captain Peter Twowsend. Un grand, grand et bien joli amour que celui-là.
A l'époque, Buckingham mit son veto. Schocking:on ne se marie pas avec un divorcé!
On avait déja été échaudés avant qu'Elisabeth succède à Georges V, lorsqu' Edouard VIII manqua de peu la couronne mais préféra sa Wallis Simpson. Rendez vous compte: une divorcée mais américaine en plus!
La pauvre princesse, (mesure de rétorsion ou simple décision amoureuse?) se maria quand même mais, beurk, avec un roturier. Il fallut, toute affaire cessante, anoblir le photographe royal, heureux bénéficiaire du nouveau choix conjugal princier, en en faisant le comte de Snowdon.
Quelques années et enfants plus tard, divorce. S'ensuivit l'errance en boucle de l'infortunée Margaret. De Gstadt en île Moustique, en passant par tous les sites où, dit-on, la jet-set s'amuse et dépense notre argent (1), elle traîna son ennui, sa tristesse et ses vraies larmes et finit par en mourir. Qui s'en soucia?
Qu'advint-il depuis cette décision mémorable, le menton levé, de la rigueur légalement et royalement anglicane?
Si vous êtes soit abonnés à la presspipeule soit britanniques amoureux incompris de la bière tiède et de la presse de caniveau, vous le savez fort bien. Des frasques des fils et petits-fils aux galipettes des brus, les dernières décennies et jusqu'à après-demain, ont été bougrement fertiles dans l'accouchement de couleuvres que la Cour a été contrainte d'avaler. Et avec le sourire, s'il vous plaît. En biais certes mais tout de même.
Eh oui. En tant que chef de l'église catholique anglicane, la reine d'Angleterre a eu bien des soucis pour, comme on dit chez les intelligents, mettre en adéquation le vouloir et le pouvoir. La loi et la réalité.
Et les dernières années n'ont pas arrangé les choses: voilà-t'il pas que les prêtres y vont de leur outing pendant le sermon et que les femmes se mettent à vouloir enseigner les ouailles alors que les hommes seuls en sont capables. Depuis Henri VIII (Barbe Bleue pour ses, rares, amis) on sait bien tout çà.
Où allons-nous ma doué?
Dieu reconnaîtra les siens?
Eh! Pardon! C'est de chez nous çà! Notre église à nous n'en est pas là.
Enfin pas encore.
Et puis, pour les problèmes royaux en rapport avec la morale religieuse, nous on ne risque rien.
La preuve: on est en République.
(1) Et alors? Où croyez-vous que les riches trouvent de quoi subsister sinon dans la poche des pauvres? -
A la soupe..! Chimique.
Le journaliste américain Mark Schapiro, du journal The Nation, cité par le dernier numéro de Courrier International, nous rappelle, ou nous apprend, que quelques 30.000 produits chimiques nous imprègnent. On en trouve partout dans les produits les plus usuels, de la savonnette, aux peintures, en passant par les voitures, les aliments, les meubles, les détergents, les plastiques des jouets et les couches culottes. Bref, les consommateurs, les vrais gens, en sont...environnés, en mangent, en respirent, en sont clafis. Sans qu'aucune instance technique ou politique s'en soucie et en avertisse qui que ce soit. Il n'y a guère que ces fondus d'écolos et quelques associations de consommateurs qui s'en émeuvent. Peu de choses en fait.
Sauf, la directive REACH promue par la commission Environnement de l'UE, qui veut mettre de l'ordre dans tout çà en faisant obligation à tous les fabricants du monde de faire la preuve, a priori, que les produits qu'ils utilisent et mettent sur le marché ne sont pas dangereux avant de les mettre sur le marché.
L'article, qui, dans son titre, évoque l'affolement de l'industrie chimique américaine, souligne, de ce fait, que le lobbying y va de tous ses moyens pour contrer la directive en gestation jusqu'à s'immiscer carrément dans la politique européenne en faisant directement pression et de manière totalement illégale, sur les parlementaires du Vieux Continent avec les moyens qui lui sont propres ( si l'on peut dire).
Certes, le chargé d'affaires de l'UE en poste à Washington est rassurant sur le devenir de la directive, mais il n'empêche que les américains ont déja réussi à faire ajourner le vote européen et comptent, bien entendu, ne pas en rester là. La délicate guerre préventive vous connaissez?
Usons de quelques particularités de la langue française pour tenter d'expliquer le plan de bataille, ultra simple des lobbyistes en question.
Objectif à moyen terme: vendre (imposer) la soupe américaine au Vieux Continent.
But immédiat: que des élus, voire les élus européens servent...la soupe aux industriels chimistes étatsuniens.
Système employé: inviter ces élus...à la soupe!
Non, c'est pas drôle. Mais on essaye vaguement de rigoler avant de pleurer tout à fait.
Acheter certaines consciences, est un moyen vieux comme le monde. Auquel tous les élus, certes, n'adhèrent pas. Heureusement et du moins on peut l'espérer. Mais il y a lieu de se faire du souci: le ''Canard Enchaîné'', il y a quelques semaines, notait déja que sur les dizaines de milliers de produits chimiques existant depuis perpète sur le marché, certains, déja, risquaient, ou avaient déja, été effacés des listes...comme si ceux-là étaient moins nocifs que les autres.
Ceci dit, le même article soulignait que les experts estimaient le coût des mesures à prendre dans les industries chimiques, à des sommes quasi microscopique par rapport à leurs bénéfices. Pas de quoi les mener à la faillite.
Mais la course au profit, pardon à la profitabilité, et les dividendes à verser aux actionnaires, n'est-ce pas?
A propos: on comprend pourquoi certaines de nos grandes industries chimiques à nous se font une virginité de protecteurs de la Nature en sponsorisant des écologistes. Certes, parmi ces derniers, il y en a peut-être quelques vrais mais on en sait d'autres en peau de lapin véritable. En effet, il ne faut pas être très regardants sur la couleur et l'odeur d'un argent, lorsque d'un côté il pourrit la santé et l'avenir de l'Humanité et dans le plus grand secret, et de l'autre prétend la sauvegarder en lui montrant de belles images d'une Nature qui n'existera bientôt plus que sous cettte forme. -
Kyoto
Le 17 février à 6hOO du matin, le protocole de Kyoto a été activé.
Quels changement depuis?
Bon, mauvaise plaisanterie, c'est vrai. Certes, ce genre d'annonces a autant d'effets sur le cours des choses que celle de l'année de l'Enfant, de la Femme ou de la Paix (avec majuscules SVP), ce qui veut donc dire qu'elles valent bien que l'on s'y attarde sérieusement. En raison, en premier lieu de la tendance humaine à parler des problèmes avant et afin de les résoudre et de la tendance moderne estimant qu'en parler suffit à trouver les solutions. D'où, d'ailleurs, la création des commissions, comités et autres centres de logorrhées organisées dont le nombre augmente avec la quantité des problèmes en questions. CQFD?
Courcicuitons donc.
Récapitulons: entre les Américains qui refusent de freiner leur envie d'achat et de consommation, donc de pollution, les Chinois et les Indiens qui refusent de restreindre leur besoin ( bientôt envie?) d'achat et de consommation, donc de pollution, les pays est-asiatiques, sud-américains, et de rares africains, qui, eux aussi, ont besoin ( bientôt envie?) d'acheter, de se développer et de consommer, donc de polluer, les Européens sont contraints, eux, (pas terriblement on le concède) de donner l'exemple. Le bon s'entend.
Par conséquent, et en prolongeant les courbes et tendances susdites, on devrait mathématiquement en arriver à des pays sous-développés (en voie de développement est moins cru c'est vrai) qui deviendront des pays ''modernes'' et des pays modernes qui vont ressembler à des pays en voie de sous-développement.
Nous sommes donc les Indiens, voire les Africains de demain. Et eux sont les Européens et Américains (là ce sera quand même plus difficile...), euh disons, d'après-demain.
Car comment imaginer un instant que les pays, comme leurs gouvernants et tous les individus qui les peuplent, puissent en arriver à se conduire comme des adultes, c'est-à-dire comme des êtres équilibrés dans les jours, voire, allez, dans les années qui viennent, alors que depuis des milliers d'années ils ont donné des milliardissimes preuves qu'ils se conduisaient comme ce qu'ils sont, c'est-à-dire de dangereux insconscients, destructeurs, assassins, faux prophètes, en un mot, des enfants horriblement mal élevés et dangereusement efficaces?
Comment feriez-vous, vous, pour éviter que vos propres mouflets se conduisant ainsi, en arrivent à bousiller leur maison, celles de leurs voisins et...vous avec?
C'est votre problème, pas le mien.