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JOURNAL-INFO - Page 7

  • HAITI: LA VRAIE CAUSE?

     

    100.000 , 120.000, 150.000 morts : les rapports, évaluations et autres reportages, entrelardés de ‘’sacrifices et aumônes des si gentils people’’, ne cessent de nous faire prendre conscience de l’ampleur de l’horreur, de la misère et du malheur qui, comme bien des catastrophes similaires dans le monde, semblent trouver un malin et diabolique plaisir à s’acharner sur des populations déjà éprouvées par leurs conditions quotidiennes de vie.

    Conditions, faut-il le préciser, dues surtout pas à la fatalité bonne fille sur laquelle les véritables responsables savent toujours compter, mais aux responsabilités de ces dirigeants eux-mêmes suivant l’adage qui, depuis la nuit des temps, désigne les dirigeants acceptés par leurs sujets comme seuls garants de leur bien-être et de leur vie.

    Et pour Haïti donc ?

    Ohé PAPA ET BABY DOC !

    Eh bien nous avions, dans le précédent article, rappelé et regratté que parmi ces responsables, le silence plus qu’étonnant, complaisant voire complice, qui est entretenu par tous les médias à propos de ‘’papa’’ et ‘’baby Doc’’, les Duvalier père, fils et leur tribu tout entière.

    Silence pour le moins coupable.

    Nous ne nous étions pas trompés.

    Depuis lors, toujours pas un mot sur ceux que nous estimons sinon les seuls du moins les principaux coupables, des 50 ans d’impéritie, de gabegie, causes premières de la misère dont souffre le peuple haïtien, et dont le récent holocauste est le dernier avatar.

    Impéritie, gabegie ?

    Pour une raison bien simple.

    Haïti a été déjà le théâtre de trois grands et de multiples ‘’petits’’ séismes qui auraient dû inciter, contraindre est le mot, les autorités gouvernementales à ‘’construire antisismique’’.

    Cela a été fait en Sicile, par exemple – mais en petit, la Mafia ne voyant pas cela d’un très bon oeil – où les constructions ad hoc ont très bien résisté à tous les problèmes du genre.

    Pour ce qui est d’Haïti ? Un pays perché sur un foyer de séismes potentiels ne pouvait en aucun cas faire l’économie de ce genre de précautions.

    A moins que des potentats, au mieux égoïstes au pire criminels, aient estimé devoir asseoir leur confort personnel sur la vie de leurs sujets.

    C’est pourtant ce choix qui a prévalu.

    Une construction antisismique généralisée aurait, au pire, causé une dizaine, une centaine, voire 500 à mille morts. Tous de trop évidemment, mais tout de même…

    Au lieu de cela…

    ET CHEZ NOUS ?

    Cela me rappelle une histoire que j’ai personnellement vécue, il y a une quinzaine d’années dans mon propre journal.

    Je faisais alors des recherches sur la tectonique des plaques et j’avais été interviewer Haroun Tazieff dans sa fantasmagorique retraite de l’île St louis à Paris.

    Durant la conversation, les séismes avaient, bien sûr, été évoqués et notamment la sismicité permanente, mais momentanément paisible, de la Côte d’Azur.

    Nous avions donc parlé du ‘’grand’’ tremblement de terre en Provence de juin 1909.

    En rappelant cet évènement, je lui demandai quels pourraient être les risques aujourd’hui.

    Il me précisa de façon on ne peut plus nette…et inquiétante, quatre éléments majeurs à garder en mémoire pour la prévention de grandes catastrophes de ce genre.

    Un : la densité actuelle de construction urbaine, multiplie par mille les risques d’un grand nombre de victimes.

    Deux : la construction généralisée de notre région, hors de toute prise en compte des normes parasismiques, multiplie encore, au moins par dix, ce risque.

    Trois : la désinformation à ce propos tranquillise les populations…et les Pouvoirs Publics, les poussant à négliger les précautions à prendre, en vue de minimiser voire d’exclure tout risque de ce genre.

    Quatre, en conclusion, et je le cite: ‘’Si une séisme de force 6 ou 7, similaire à celui de Haïti, survient dans le nuit avec un épicentre sous Nice, par exemple, on a un million de morts garantis !’’

    J’e,n fais donc état dans mon papier.

    L’histoire ne finit pas là.

    Mon article écrit, et relu par mon rédacteur en chef adjoint (1) m’appelle :

    ‘’Supprime ce passage.’’

    ‘’Pardon ? Tu rigoles ? Notre boulot est d’avertir les gens des risques non ?’’

    ‘’Oui mais on va se mettre à dos tous les immobiliers, le maire, et le Préfet, et la DDE, et tous les maires de la région, et puis les gens vont aller planter leur tente dans la campagne.’’

    ‘’Tu rêves non ? D’abord, il faut ne pas connaître les gens pour penser qu’ils vont réagir comme ça. Une fois lu, le papier ne les fera pas bouger beaucoup. Ils en parleront une semaine, quinze jours. Ils questionneront le maire, qui les rassurera (les journalistes écrivent n’importe quoi, vivez tranquilles on veille sur votre sommeil) et oublieront. Cela va alimenter les discussions de bistrots mais les gens, pour les faire changer, bonjour. Mais nous, au moins, on aura fait notre boulot. ;..et puis, notre ‘’canard’’ n’est même pas connu à Nice.’’

    ‘’Je te dis coupe le passage.’’

    ‘’Non !’’

    J’ai continué à refuser et mon papier est quand même passé…sans le passage gênant…en toute illégalité car comportant encore ma signature, alors que la loi oblige de la supprimer puisque l’article a été dénaturé et ne correspond plus au sens voulu par son auteur.

    Voili voilou.

    DEJA IL Y A CENT ANS !

    Depuis la situation a-t-elle changé ?

    Niet.

    Certes, des nouvelles normes ont été édictées mais regardez autour de vous et dites moi combien de maisons sont construites dans le plein respect de ces nouvelles normes.

    Enfin, puisque après la fin d’une histoire il y a encore quelque chose, je me suis renseigné sur le fameux séisme de Provence (magnitude 6,2 tout de même) qui a frappé la Haute Provence en juin 1909, il y a exactement un peu plus d’un siècle, délai incertain bien qu’assez ‘’normal’’ entre plusieurs séismes possibles.

    J’ai cherché à en savoir plus, notamment concernant le nombre de victimes.

    Les chiffres officiels de l’époque évoquent 45 morts et 250 blessés.

    Certes, la faible urbanisation du site me semblait donner une relative crédibilité à ce bilan, mais ce me semblait un peu trop officiel il est vrai.

    Néanmoins, le professeur Alain Bombard que j’avais consulté, sachant qu’il s’était lui aussi intéressé au sujet, me signala qu’un document inédit ,annonçant d’autres chiffres bien plus importants, se trouvait aux archives d’Aix-en-Provence et lui avait été signalé par un correspondant local féru de géologie qui avait, hélas, migré ailleurs.

    J’ai tenté de localiser, plus d’une quinzaine durant, ledit document, dans tous les services censés abriter des archives intéressantes…il avait disparu. Non seulement ses précisions mais en plus, la totalité du document lui-même.

    Alors ?

    Quelqu’un a-t-il eu vent des recherches, ou a-t-il voulu, lui aussi, ne pas donner corps aux ‘’effrayantes’’ mises en garde des populations dont j’étais coupable ?

    Le document a-t-il été purement et simplement inventé ?

    Dieu seul le sait.

    En tous cas, sans adopter la fameuse et fameusement décriée théorie du complot, rien ne m’empêche de croire à cet autre adage qui nous interroge à juste titre : ‘’A qui profite le crime ?’’.

    Dans mon métier, on ne croit pas aux coïncidences.

    Maurice CARON

     

    (1) La censure ne date pas d’hier dans les journaux écrits, radiodiffusés et télévisés.

  • HAITI : CULPABILITE JOURNALISTIQUE

    Haïti : la misère, le malheur, la mort.

    On ne peut dire plus.

    Faire plus?

    On peut essayer.

    Devant ces horreurs répétées, qui ne sont, en rien, des ’’coups du sort’’, un ‘’sort’’, un peu facile à désigner comme la seule cause des douleurs dont seuls les hommes, fussent seulement certains d’entre eux, sont responsables, devant cette catastrophe donc, la meilleure chose qu’à mon sens des journalistes pourraient faire, est bien d’en chercher et d’en trouver les vrais de responsables, les coupables en fait… et de les nommer.

    Or, qu’en est-il ?

    Nous avons droit aux sempiternels décomptes, si possible arrondis aux chiffres supérieurs, du nombre des victimes.

    Nous avons droit, à tort ou à raison, aux interviewes des responsables, voire de tous ceux qui, de près ou de loin, on eu ou ont quelque rapport avec le désastre ou, simplement, le pays.

    Nous avons droit, inévitablement, aux traditionnels appels aux dons des particuliers d’autant plus utiles que, comme pour le Téléthon, ils vont tâcher de combler les besoins criants auxquels les gouvernements devraient face mais qui ont d’autres priorités qu’ils sont les seuls à estimer telles.

    Nous avons droit à tous cela, bien sûr.

    Par contre, toutes les questions, tous les rappels et commentaires qui devraient s’imposer à la conscience, (si tant est…), de nos journalistes, et nous aideraient à comprendre les pourquoi et comment de l’horreur, sont lamentablement absents des programmes spéciaux à longueur d’antennes et de pages.

    Quelles questions ? Quels rappels ? Quels commentaires ?

    Inventaire.

     

    FRANCE, ESPAGNE, ETATS-UNIS

    Pourquoi ne pas rappeler, que le pays doit sa pauvreté crasse à son exploitation ‘’purement’’ coloniale, quasi conjointe, par l’Espagne et la France qui ont fait du pays une chasse soigneusement gardée par leurs colons exploiteurs des esclaves noirs ?

    Pourquoi ne pas rappeler la responsabilité des Etats-Unis, aussi,  qui ont éradiqué l’élevage du cochon noir local pour le remplacer par le cochon rose apprécié par les consommateurs…américains et, substitué le riz américain largement subventionné par Washington, au riz local quasiment suffisant?

    Pourquoi ne pas rappeler que la démocratie américaine, sauveuse des opprimés de la planète, a été jusqu’à rejeter à la mer les malheureux boat people qui tentaient de fuir la mort quotidiennement annoncée à Haïti?

    Pourquoi ne pas évoquer le fait que, depuis quatre siècles, et par potentats interposés, les nations dites civilisées ont mis ce pays à sac et l’ont empêché de se doter d’une économie solide qui, soutenue par ses richesses naturelles, lui auraient permis d’accéder à un niveau de vie tout simplement humain.

    ET LES DEUX MILLIARDS DES DUVALIER ?

    Dans cet ordre d’idées, que dire des soutiens directs ou occultes de ces ‘’grandes’’ nations, aux multiples dictateurs qui se sont impunément enrichis en assassinant, dans tous les sens du terme, les Haïtiens éternellement voués à l’esclavage ?

    Détail : que dire des deux milliards et demi de dollars de la famille Duvalier dont un des derniers rejetons coule des jours paisibles sur la Côte d’Azur ? En un temps où l’on parle de levée du secret des comptes bancaires suisses, où sont donc passés ces milliards, ou une partie d’entre eux, qui y avaient été un temps bloqués ?

    Ne serait-il pas utile, positif, constructif, de retrouver ce trésor ? Et, surtout, de le chercher ? Et de l'utiliser pour le bien du peuple à qui il appartient?

    Pourquoi ? Comment ?

    Il suffit de lire et relire l’Histoire, ancienne ou actuelle pour se rendre compte que les réponses sont dans les questions.

    A cette liste de non-dits complaisants, de réponses sans questions et de commentaires convenus, nous nous permettrons d’en ajouter un de commentaire, à propos d’une remarque faite par une ‘’journaliste’’ de France Info, une certaine madame Duchemin, qui a dit, évoquant la douleur des survivants et leur recours, faute de mieux, à Dieu lui-même: ‘’…dans la nuit, des prières s’élèvent vers le ciel qui semble bien les avoir abandonnés…’’(1)

    Notre commentaire à nous ?

    On est consternés par celui de notre consoeur.

    Soit elle est incroyante et sa remarque est nulle : on ne peut évoquer l’existence de ce qui n’existe pas.

    Soit elle est croyante et c’est pire : elle croit ou dit croire à un dieu qui a créé ceux qu’il fait ou laisse souffrir, alors qu’ils lui font confiance.

    Au-delà du caractère incroyablement stupide de ce commentaire, on reconnaît bien là la complaisance de nombre de journalistes qui préfèrent rejeter la douleur du monde sur la fatalité plutôt que de désigner, de mettre en accusation, tous ceux que l’Humanité entière sait bien qu’ils sont ses vrais persécuteurs.

    Petits rappels de la fin : les 500 personnages les plus riches de la terre sont propriétaires d’un patrimoine équivalent à celui des 500 millions de plus pauvres.

    Chez nous : le pays est dirigé par 98 patrons des conseils d’administration des plus grosses entreprises. Face à ce pouvoir écrasant, même les politiques ne peuvent rien…si tant est qu’ils le veuillent.

    Alors ?

    Les catas, de toutes formes, nous aussi on peut s’y attendre.

    Bon.

    Puisqu’on en est bientôt au sauve-qui-peut, moi, déjà, je vais acheter mes sardines.

    En matière de poisson, c’est encore ce qui se fait de moins cher.

    Mais que c’est dur à écailler…

     

    (1) Que dire aussi de l’attitude du clergé qui a longtemps soutenu les régimes les plus durs. Une visite, fugitive, du pape, il y a une vingtaine d’années, n’a pas changé grand’chose. Sinon à inciter les fidèles à supporter avec patience…manière très papale de gagner son Paradis au ciel...en vivant l'enfer...

  • BONNE ANNEE? VOUS VOULEZ RIRE NON?

    Les ‘’Bonne année, bonne santé’’, on y a eu droit quasiment tous les jours depuis le début de la nouvelle.
    Et de la part, vous allez rire, surtout, de ceux qui sont responsables de nous la faire bonne….ou mauvaise.
    Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
    Bonne ? Elle ne le sera pas pour la masse de ceux qui paient et paieront toutes les augmentations.
    Très bonne par contre ? Elle le sera vraiment pour tous ceux qui empocheront lesdites.
    En effet, tout le monde, vraiment tout le monde, sait très bien que cette année, tous les prix augmenteront, ils augmentent déjà: ceux des produits alimentaires, des prestations médicales, sans oublier les multiples taxes, y compris celles qu’on crée à raison d’une par quinzaine et qui remplacent les impôts et coûtent bien plus cher, etc.
    Et dans la poche de qui iront ces augmentations, on vous le donne en mille ?
    Et de quelles poches viendront-elles ? Des nôtres bien entendu.
    Alors entendre, très sérieusement, nous souhaiter ‘’Bonne année, bonne santé’’ par des respectables personnes qui ont la responsabilité de nous la rendre bonne, voire meilleure que l’an passé…et qui ne feront pas mieux voire exactement l’inverse, mais, par contre, feront tout pour que la leur, d’année, aille de mieux en mieux, nous laisse, chaque jour et chaque année qui passe, toujours un peu plus désabusés.
    Première question : est-ce c’est cela le changement, la rupture, la FRA-TER-NI-Té ?
    Deuxième question : peut-on faire confiance dans les institutions et ceux qui sont chargés de les mettre en œuvre ?
    Troisième question : s’il est, certes, difficile de contenter tout le monde, pourquoi les efforts, les sacrifices et les souffrances qui vont avec, sont-ils toujours imposés non pas à tout le monde, justement, mais bien à la majeure partie de notre société, alors que seule une minorité profite de la crise dont tout le monde sait, par contre, que, comme toutes celles qui se sont abattues sur l’Humanité, elle enrichit les riches et appauvrit les pauvres ?
    Allez va. Je reste optimiste.
    Lorsqu’on me dit ‘’Bonne année’’, je répond : ‘’Par les temps qui courent je préfère vous dire ‘’Bonne journée’’. C’est toujours ça de pris.’’…
    …et encore.
    M.Caron

  • COPENHAGUE, AZF, BERLIN, TELETHON : ON NE NOUS DIT PAS TOUT…

    Quel rapport, une fois encore, peut-il y avoir entre les 31 morts et les milliers de blessés dans l’explosion de l’usine AZF (Total°), le sommet de Copenhague, le Mur de Berlin et le Téléthon ?

    A y bien réfléchir, n’y a t’ il pas, déjà, de rapport entre la désintégration d’une fabrique de produits chimiques et un sommet de chefs d’états censés se mettre d’accord sur la mise au rancart des produits similaires et destructeurs, eux, de la planète entière et de l’Humanité qui va avec ?

    Rapports étroits évidemment, comme à l’accoutumée dans un monde, dans un Système passé maître dans l’art d’inventer ces quelques 100.000 denrées et produits porteurs de mort, et de nous contraindre à les consommer en nous faisant croire qu’il y va de notre vie…alors que c’est notre mort que nous touchons, ingérons, respirons même, jour et nuit.

    Et le Mur de Berlin?

    Les idéologies, produits intellectuels des maîtres à penser qui dominent la planète sont, elles aussi, tout aussi funestes que les cochonneries censées résoudre le problème de la faim dans le monde et finissent par l’emmener, pour tout de bon, à sa fin.

    Et Copenhague ? Même ingrédients, même soupe, même indigestion.

    Petit rappel.

     

    Or donc, et pour commencer, le procès d’A Z F, filiale de Total, a fini par conclure à la responsabilité de…personne.

    Miraculeux non ?

    CASSEURS PAS PAYEURS ?

    Une usine qui explose en raison d’un mélange inopiné de produits agricoles détonnants et zou ! 31 morts, des milliers de blessés et…personne n’est coupable.

    Certes, des indemnisations, toutes relatives, ont été consenties, c’est bien le moins, à nombre de victimes, mais au final, après huit longues années d’enquêtes, des centaines de vies détruites à jamais, la justice française a été impuissante à dégager quelque responsabilité et à découvrir quelque coupable que ce soit.

    Et nous qui croyions que le principe de droit universel, qu’a fait sien notre propre gouvernement et bien d’autres avant lui, principe selon lequel les casseurs sont, au-to-ma-ti-que-ment les payeurs, s’appliquait de facto à la région de Toulouse puisque, jusqu’à plus ample informé, Toulouse est bien en France…

    Eh bien, en réalité, du fait de ce jugement, nous découvrons que ce principe ne s’applique pas dans le Sud Ouest, pas non plus dans les contrées où l’on trouve des industries représentant les intérêts multinationaux, et pas enfin, où que ce soit sur la planète Terre, dès lors que les intérêts et la réputation des dirigeants d’entreprises française, européenne ou internationale, telle que Total ou Union Carbide avec Bhopal, sont en jeu.

    On est loin du temps ou un empereur romain donna, dans le domaine managérial de l’époque, l’exemple de ce que doit être l’intégrité, donc de la responsabilité : absolue.

    Souvenez-vous. Alors que de vilaines -et calomnieuses- rumeurs, couraient dans Rome sur la fidélité de son épouse, Jules César répudia cette dernière.

    Simple question de principe.

    A une question étonnée de la rigueur de la sentence, il répondit ‘’La femme de César ne doit même pas être soupçonnée.’’

    Il n’était même pas question de dommages à des tiers, moins encore d’intérêts pécuniaires, mais, simplement, d’honorabilité. D’honnêteté, d’honneur pour faire simple et propre.

    L’honneur vous savez, ce merveilleux mot qu’on retrouve à chaque tournant de phrase, à chaque coin de discours et dont l’antonyme aussi explicite qu’accusateur est, en principe, la honte ?

    Las ! Comme disait ma mère commentant les discoureurs et discours mille fois répétés, et toute honte bue, et dans lequel pleuvent les promesses - qui n’engagent, eh oui, que ceux qui y croient - : ‘’Ils n’ont plus vergogne…’’. En français du XXI° siècle ‘’’’Ils’’ n’ont plus honte.’’.

    Eh oui ! Eh non ! ‘’ILS’’ n’ont plus honte de ce qu’ils disent. Des mensonges qu’ils nous font. Pire : de tout ce qu’ils font. En bien, rien que de plus normal mais en mal ?

    Reconnaître ses torts ? Très mauvais pour la réputation du chef, du patron, de l’entreprise, du chiffre d’affaires qui va avec.

    Demander pardon ? S’excuser ? Vous n’y pensez pas ! Que dirait le conseil d’administration ?

    Ce qu’il dirait le conseil de ceux qui détiennent les cordons de la Bourse? ‘’Les affaires sont les affaires’’. Ou, ‘’On ne mélange pas les affaires et les sentiments’’.

    C’est vrai : imaginez un peu des patrons, si possible responsables, qui se reconnaîtraient, en public et en même temps, coupables donc et devant faire face aux dégâts dont ils sont la cause de façon directe ou indirecte.

    Ce serait le monde capitaliste à l’envers.

    Or, c’est bien de la désirable continuité sans faille qu’il est question à Copenhague.

    CAPITALISME ECOLO ?

    Copenhague?

    Oh c’est simple, comme toujours ;

    Dans le combat qui s’y livre, combat, à mort, pour préserver la vie - quoi qu’il y paraisse- qui voyons-nous, face à face ?

    Pour faire simple, d’un côté, ceux qui, devant les destructions causées à la planète disent : ‘’D’accord, freinons les débordements mais calculons comment il va falloir faire pour continuer à percevoir nos dividendes avec une croissance sans cesse… croissante.’’

    De l’autre côté, les tenants de la ‘’croissance raisonnée’’ (aussi) dont le discours consiste à dire ‘’La croissance est possible en préservant l’environnement. Une croissance douce quoi.’’

    Vous avez compris ?

    Dans les deux cas, le capitalisme pourrait donc, paraît-il, être écolo.

    Par conséquent, au cours de ces débats, même s’ils doivent s’avérer vigoureux, personne ne s’avisera de remettre en cause…la croissance elle-même, la même ou à un iota près, que celle qui vient de nous offrir la coûteuse crise sociale et économique qui ne fait que commencer.

    Même un tantinet négative, tout le monde estime que cette croissance, verte ou pas, et elle seule, est le seul moyen d’apporter le bien-être, donc le bonheur aux hommes sur toute la terre.

    Ce qui revient à dire que ce bonheur là, dont chacun se plaît, pourtant, à dire qu’il ne peut avoir de définition précise autant qu’universelle, passe par la production, la consommation et l’accumulation de biens, fut-ce a minima.

    Avoir pour être ou tenter d’être. Peut-être parce qu’on ne peut pas être ?

    Ce qui revient à dire que l’Homme est sur la terre pour consommer. Que sa fin ultime, le but de sa vie est le commerce, l’argent, bref, que le but du Système est de transformer les humains en de simples éléments d’un énorme moteur économique au bénéfice de quelques propriétaires qui s’enrichissent d’autant plus que se creusera la pauvreté des foules d’esclaves consentants.

    Deux millénaires de civilisation judéo-chrétienne et de valeurs dites humaines, trois cents ans de modernisme et deux cents ans de capitalisme pour en arriver là !

    La protection de l’Environnement là-dedans ?

    Vous rigolez non ?

    La garden party de Copenhague (au fait, combien ça coûte en boustifailles, éclairages a giorno, déplacements en avions -de luxe-, bref, en émissions carbone ?) ne devra O-BLI-GA-TOI-RE-MENT, pas remettre en cause la croissance.

    La consigne sera, et tout le monde y consent côté capitalisme économico politique: ‘’Comment continuer à croître économiquement en tâchant, seulement si possible, de préserver la Nature’’.

    Et côté…euh disons écolo, plus ou moins vague d’ailleurs ‘’Comment accroître la protection de la Nature en tâchant de ne pas voir la croissance…décroître. Exemple : comment développer une croissance verte par le biais d’une industrie nouvelle créatrice d’emplois’’

    Ce qui se traduit déjà par la possibilité pour les pays riches d’acheter…des droits à polluer prélevés sur la croissance négative ou minimale des pays pauvres…et par de somptueuses promesses de baisse d’émissions, de partage des richesses, de capitalisme gentil et social, en un mot, de paradis bientôt retrouvé.

    Electoralement, ces promesses payantes ne coûtent rien. Mais elles permettent de peaufiner une image bien verte des chef d’états qui se tirent la bourre pour être ‘’les leaders’’, les ‘’novateurs’’, les ‘’exemples’’, dans le domaine de la protection de l’Environnement.

    Sauf qu’ils oublient au passage de se mettre d’accord sur des organismes contrôleurs indépendants et des sanctions acceptées par tous en cas de manquements, Chine en première, défenseuse auto-proclamée des pays pauvres...!

    L’Histoire, en effet, nous a appris que les traités risquent soit d’être revus à la baisse par manque de moyens, soit, lcourage politique faisant défaut, et comme le disait Bismarck, de n’être considérés que comme des chiffons de papier.

    Et puis les promesses pour la galerie internationale, n’obéissent, évidemment pas, aux mêmes impératifs au plan intérieur.

    Ainsi si la Chine fait des promesses mirobolantes de réduction drastique des émissions de CO2, elle oublie de rappeler que son objectif pour 2009 était de vendre…1 million de voitures et que cet objectif était déjà dépassé au début de ce dernier trimestre.

    Et que, utilisant tous les avantages que lui consent l’OMC, elle refuse toutes griffes dehors, de réduire tout contrôle qui menacerait sa croissance fondée sur une exploitation éhontée de myriades d’esclaves et un système de fraude organisée, et largement approuvée, qui pourrit le reste de la planète…consentante, elle, par grande distribution interposée.

    Quant à l’Inde, elle promet ‘’d’étudier tout ça avec attention et de se fixer des objectifs’’, mais elle précise bien que les actions à entreprendre ne devront pas entamer une croissance…au bénéfice des plus démunis, juré craché, la paupérisation indienne croissante et le terrifiant fossé séparant les classes indiennes démunies de leurs classes dirigeantes nanties, étant passés sous silence.

    Quant à la Russie, méfiez-vous : si vous le chatouillez, l’ours montre ses griffes…et vous coupe le gaz dont se chaufferont vos électeurs, électeurs à précieusement conserver en vue des prochaines élections.

    Et les autres pays, tous les autres, y compris ceux qui commencent à avoir les pieds mouillés…?

    Bof !

    Les réfugiés climatiques ? Combien de divisions ?

    Certes, le risque se compte : 200 millions, au bas mot, d’ici dix ans, vingt ans…on a le temps de voir. Et les scientifiques nous trouveront bien quelque chose allez…

    DES MURS PARTOUT

    Et Berlin dans tout çà?

    On est en plein dedans.

    Le monde, enfin une bonne partie des humains formatés par les médias, s’est abondamment réjoui de la chute du Mur en omettant de stigmatiser tous les murs qui existent encore partout sur la planète et ne sont pas près de tomber.

    Mur séparant Israël et les territoires palestiniens (1), mur interdisant aux Mexicains d’accéder à ’’l’american way of life’’, mur entourant la ‘’’zone verte’’ de Bagdad, mur entre la Corée du Nord et celle du Sud, mur entre Iran et province kurde frontalier, murs, murs, murs…certes, toutes ces murailles ne manquent pas de laudateurs qui disposent d’un arsenal d’arguments pour défendre le fond et la forme de l’exclusion qu’ils dénoncent en la pratiquant.

    Mais qui dira les dangers et l’accroissement des murs moins évidents mais plus communs, qui séparent durablement les humains ?

    Murs entre la gauche et la droite, murs infranchissables sauf, c’est selon, par des ‘’repentis’’ ou des ‘’renégats’’, murs entre oppositions et majorités, murs entre riches et pauvres, murs à l’intérieur des couples, dans les familles, entre les classes sociales, entre dirigeants et dirigés, entre les individus qui refusent aux autres ce qu’ils exigent pour eux-mêmes, murs dans nos propres têtes entre ce qu’on voudrait et qu’on ne peut pas, entre Bien et Mal ?

    On n’est pas sortis de l’auberge…

    Ce qu’il y a de commun entre les tragédies d’AZF, du Mur de Berlin et du saccage de la planète ?

    Egoïsme, avidité, pouvoir dictatorial de l’argent, mensonges, démagogie, manipulation de l’opinion par les médias…

    Certes, dans tout ce fatras, on trouve quelques pépites, à droite comme à gauche d’ailleurs, qui aident à ne pas désespérer : des personnes sincères, des passionnés, des individus désintéressés qui se battent pour leurs idées, c’est-à-dire, pour leurs semblables, du moins le pensent-ils.

    Mais leur rareté nous rappelle qu’il en est des ces braves gens et de leurs actions comme des parcs nationaux : ils sont la bonne conscience des saccageurs de la planète. Des îlots de fraîcheur au milieu d’un monde qui brûle.

    Genre Téléthon ?

    Tiens ! C’est vrai ! On l’avait oublié.

    SOUPE POPULAIRE

    Voyons…Quid de ce qu’on en pense ?

    Merveilleuse initiative évidemment : la souffrance des enfants et de leurs enfants ne peut que mobiliser énergies et générosité.

    Sauf que….

    Si nous sommes pour tout ce qui peut soulager ces malheurs, cela signifie qu’il y a, tout de même, de quoi regretter pas mal de choses dont les médias ne disent mot.

    Juste un fait qui les résume et que j’ai vécu ce matin.

    Faisant mes courses, j’ai aidé une dame âgée qui avait des difficultés à marcher et qui, au bout de quelques instants, m’a confié son indignation lorsque je lui ai parlé du téléthon.

    Vous savez ce qu’elle m’a dit ?

    Simplement ceci : ‘’Pourquoi un Téléthon pour aider les jeunes à vivre et pas pour les vieux qu’on pousse à mourir ?’’.

    Presque du Audiard dans le texte mais pas très gai.

    Atteinte d’un problème de locomotion elle déplorait que son appareil d’aide à la marche ne lui soit remboursé qu’une misère.

    Elle a ajouté, quelque chose, que je connais d’ailleurs fort bien pour le vivre aussi: ‘’Et pour les dents et les yeux, vous ne croyez pas qu’on pourrait aider les personnes âgées à, sinon vivre toujours, du moins les quelques années qui leur restent un peu plus humainement ?’’

    Et elle précisait :’’On n’a pas droit aux implants dont le moindre coûte entre 2000 et 3000 euros pièce…remboursés à raison de 5 à 6% : de quoi avoir, avec ce qui reste, le choix entre crever de faim en mangeant mal et crever de faim en ne mangeant plus rien du tout. Avec une somptueuse retraite de 1500 euros, voire même de 8 à 900 ou moins encore, quand vous avez fait remplacer trois ou quatre dents au minimum, vous mangez quoi avec çà après ?’’

    ‘’Et les appareils, lui ai-je dit ?’’

    ‘’Quoi ? On nous les fait payer quasiment aussi chers et pas mieux remboursés, fabriqués en Chine évidemment, et qu’il faut faire rectifier tous les ans quand ce n’est pas plus, parce qu’ils sont mal foutus et que les dentistes ont autre chose à faire qu’à aider les vieux quand cela ne leur rapporte rien.’’

    ’Pour les yeux c’est encore pareil, a-t-elle repris, remboursements de la Sécu honteux. La vue c’est la vie nous dit la Prévention Routière. Mais la vue des personnes âgées, la Prévention Médicale, elle, s’en fout…et sans vue, c’est la mort à petit feu….’’

    A cette diatribe, rendue ici à peu près comme elle m’a été servie, elle a ajouté pour faire bonne mesure : ‘’Au lieu de nous culpabiliser si l’on ne donne pas, ou pas assez, ne pourrait-on aux plus hauts niveaux et parmi les hauts dirigeants de toute sorte, consacrer le prix de ces fantaisies coûteuses, voitures, avions, festins, voyages, séminaires, palais, aux dépenses de santé ?’’

    Ouf !

    Comment donner tort aux ‘’responsables’’ des baisses des dons récoltés cette fois-ci?

    Après tout, l’on nous rebat les oreilles de l’indispensable unité nationale et de la nécessité de travailler en équipe.

    Certes, mais comment croire à cette volonté d’efforts communs indispensables pour réaliser des éconbomies lorsque, simple petit exemple, des conseillers de certains ministères voient leurs salaires augmenter de…24% en un an alors que le ‘’somptueux’’ SMIC lne le sera, lui, que de...0,5%, soit, environ 6,5 euros par mois ? De quoi se payer...un peu plus d'un carnet de timbres ou une demi  place de cinéma, c'est selon.

    Au XXI° siècle, dans un des pays les plus riches du monde, est-il normal de tendre la main aux contribuables, en priorité à ceux qui ne bénéficient d’aucun bouclier fiscal, pour financer les Téléthon et autres restos du cœur ?

    Petit rappel sur les ondes de France Info, avant-hier, par deux économistes invités :15 milliards d’euros de bouclier fiscal plus un cadeau sans auvcun retour de 3 milliards aux restaurateurs, égalent 18 milliards. Si l’on y ajoute la douzaine de milliards remboursés par les banques, on arrive à 30 milliards. A cette aune, emprunter seulement 5 milliards c’est de la rigolade non ? Et laisse pas mal de moyens pour faire face aux besoins les plus criants.

    Bon!

    Alors?

    Après le Téléthon, les Secours Populaire et Catholique et les Restos du Cœur, seront considérés comme de mauvais citoyens ceux qui ne donneront pas au profit de la soupe populairei bientôt?

     

    Maurice Caron

     

    (1) Et qui n’empêche pas Tel Aviv de continuer à coloniser illégalement.

     

     

     

     

  • SYNDROME DU TITANIC ET G 20: MEMES PROMESSES...REMIS A JOUR

    Ainsi donc, le ‘’Syndrome du Titanic’’ nous a fichu la trouille. Enfin à certains, voire à pas grand monde, du moins guère plus que les horreurs quotidiennes régurgitées aux infos, voire bien moins que les films catastrophes.

    Et ainsi donc, dans leur conclave aussi bref qu’efficace (du moins nous l’ont-ils assuré, les 20 pays les plus puissants - à des niveaux vraiment très divers cela va de soi - de la planète, nous ont concocté un nouveau capitalisme, une finance désormais morale, bref, enfin un petit paradis sur Terre.

    Studieux travaux, vertueux discours, audiences recueillies, tout cela a débouché sur de bonnes grosses promesses, qui n’engagent que ceux qui y croient, comme le disait ce distingué homme politique qui parlait en orfèvre.

    Alors ? G20 et syndrome du Titanic, quel rapport ?

    On vous raconte.

     

    Déjà, le G20, vous le savez, aura été et pour longtemps encore un G8…et, en réalité d’ailleurs, un …G3.

    Trois ?

    En effet, en marge, nous a-t-on dit, très officiellement, des colloques et séminaires entre les 20 pays amis, ou presque, des entretiens plus…privés, se sont déroulés entre les USA, la Chine et la Russie.

    Et personne d’autre.

    Ca ne vous rappelle rien ?

    Au…Moyen Age, mais oui, en ces temps d’obscurantisme si éloignés de notre civilisation des Lumières, au Moyen Âge donc, pour gouverner le monde, les puissants du temps se parlaient entre eux et uniquement entre eux.

    En suivant un schéma très restreint. A deux, trois, quatre ou cinq, en général.

    Rarement plus, mais, très souvent en trois groupes bien définis, voire trois personnes les représentant : moins on est, mieux on se comprend.

    NOBLE NAISSANCE ET GROSSES FORTUNES

    A cette époque bénie, il y avait, tout d’abord, les seigneurs, les riches très globalement, c’est à dire ceux qui avaient les moyens et se prévalaient de ‘’noble’’ naissance et de bonnes grosses fortunes.

    On trouvait là des rois bien sûr et quelques pincées de princes, ducs, marquis, barons, comtes et une flopée de chefs, moyens et petits chefs des tribus dominantes liées par le sang - on ne se mariait qu’entre soi pour la pureté de la race…et la sécurité des fortunes - et l’indispensable conservation de la quasi-totalité des terres des royaumes.

    Il y avait en face les chefs de guerre, qui étaient quelquefois les mêmes perruqués, mais pas toujours, surtout lorsque les riches eurent pris un tel goût aux plaisirs de la richesse qu’elle rima vite avec mollesse, et que les nobles achetèrent leur sécurité à des sbires, troupes royales, milices et mercenaires armés jusque aux dents.

    Et il y avait enfin, tout à côté, les…commerçants, artisans et autres créateurs de richesses et de produits à vendre et à acheter. Les industriels, marchands et entrepreneurs de l’époque.

    Ce trio de dominants a fonctionné jusqu’à l’avènement des démocraties, du moins les gouvernements qu’on a ainsi appelés, et qui, durant le petit siècle et demi qui vient de se terminer, ont, vaille que vaille, eu quelque peu voix au chapitre.

    Sauf que cette voix-là, la vox populi comme disent les latinistes, a été bien vite confisquée par ces mêmes trois classes de dirigeants qui, fabuleuse innovation, sont désormais, pour la plupart élus, ce qui, évidemment, change tout. Ou presque.

    C’est-à-dire tout en apparence et, sur le fond, rien du tout.

    TRIO GAGNANT

    Alors ? Où en sommes nous avec notre mémorable troïka dominatrice ?

    Eh bien, nous en sommes revenus au point de départ.

    Mais, c’est vrai, cette fois, à l’échelle planétaire.

    Qui retrouve-t-on dans le peloton de tête des dominants, et cette fois dans tous les pays ?

    Le même trio ou quasiment.

    La (nouvelle) noblesse, avec quelques restes de l’ancienne, avec, à ses côtés, les chefs de guerre et, fermant la marche, voire la précédant allègrement, les marchands de tout poil.

    Qui sont ces nouveaux nobles ?

    La classe des politiques, où, pour beaucoup, l’on fonctionne par cooptation, remplacements, calculs, voire copinage et autres relations sui generis. Une tribu qui se reproduit elle-même. Ad vitam.

    Anormal celà? Pas du tout: dans quelle famille, dans quelle entreprise, l'embauche, l'avancement et tout autre avantage de carrière ne passe-t-il pas, un peu ou beaucoup, par ce même arsenal de mesures d'aide ou d'entr'aide? Et qui, d'entre nous n'a pas bénéficié ou fait bénéficier un des nôtres, famille ou amis, de notre pouvoir petit ou grand? Notre système est ainsi fait...

    Et les chefs de guerre ? Toujours les mêmes. Les forces de sécurité nombreuses et variées, armées, services plus ou moins secrets,  tous fort utiles dans un monde tel que le nôtre sauf les complexes militaro industriels contre lesquels, il les connaissait bien, le général Eisenhower lui-même, alors président, avait mis en garde la population américaine. En vain évidemment.

    Et les marchands ? Pas besoin de chercher bien loin. Les multinationales, les dominants du sacro saint marché ultra-libéral, les fabricants, vendeurs, entrepreneurs, créateurs de besoins et fournisseurs d’utilités et surtout d’inutilités diverses, ils envahissent le monde des humains dont ils font des consommateurs forcés et contraints, une foule d’esclaves taillables et corvéables et sur lesquels repose, tout de même, l’économie puisque sans consommateurs acheteurs, pas de vendeurs. Ce qui explique pourquoi les esclaves doivent consommer, consommer et consommer toujours plus.

    Rigolo tout de même.

    Au début du XXI° siècle, on se retrouve dans le même type de civilisation qu’au Moyen Age.

    Avec, en plus de nos jours, les medias pour nous faire avaler tout ça. Ces médias que les ‘’philosophes’’ américains (si si, il y en a !) appellent les ‘’organes créateurs de consentement’’. Vous comprenez à demi mot je présume, c’est de VOTRE consentement qu’il s’agit.

    Depuis la moitié du XIX° siècle et de plus en plus, depuis la fin du XX°, ce trio gagnant nous donne l’exemple de ce que doit être tout organe gouvernemental et ce, dans tous les pays de la planète.

    Le trio triomphant est toujours là et bien là. Avec cet avantage pour ses membres : ils ne sont plus spécialistes mais tous polyvalents ce qui fait, diront les mauvaises langues, qu’ils mangent à tous les râteliers.

    LA LOI DU MARCHé

    Archétype de la manière de fonctionner du Système : les Etats-Unis étant riches, très riches, leur système dominant a les moyens, il domine le monde, et, comme il a de l’argent, sauf ses 45 millions de pauvres, il achète en grand , en Chine en grande majorité, et entraîne l’Europe qui se plie volontiers à sa loi…celle du fameux marché.

    Le trio US cumule : il possède une énorme puissance militaire, ses fabricants et marchands et son aura politique est à son zénith. Et tous ces grands chefs se mélangent avec bonheur. Le leur.

    En face, la Russie a, aussi, son propre trio.

    Son petit monde politique nobiliaire s’appuie sur sa richesse mais, surtout, sur ses 4 à 5.000 ogives nucléaires en parfait état de marche.

    C’est LA puissance à craindre. En cas de conflit, elle tape sur la table et les Américains font, désormais, le gros dos.

    Enfin, la Chine qui a su faire largement prospérer les leçons tirées de l’expérience et des exemples des deux autres en particulier et du monde occidental en général.

    Ses nobles ? Le Parti, du haut en bas de l’échelle sociale, nationale, régionale et locale.

    Ses marchands ? Les plus malins et les plus fraudeurs du monde qui est, pourtant, largement pourvu en magouilleurs en tous genres. Et, astuce et piège majeurs, à la fois usine et magasin du monde, ils le tiennent, via leur 1° client américain, par la barbichette. Ils contraignent le reste de la planète à la désindustrialisation, au chômage, au saccage des lois sociales, en un mot, ils démolissent le reste du monde et condamnent les 7 milliards d'humains à une vie d'esclaves sur lesquels règneront une centaine de millions de potentats bien nourris.

    En plus, ils disposent des chefs de guerre les plus dangereux de la Terre. Ils viennent de nous le rappeler (à bon entendeur…) avec leur méga défilé place Tien-an-men.

    Leur armée est la plus grande, en effectifs, de la Terre. Equipée, certes, de bric et de broc, mais avec un budget croissant de 10% tous les ans, pas moins, elle mélange recherche civile et militaire afin que l’Empire ne paraisse pas trop belliciste voire belliqueux car, attention à vous, elle a rang de puissance nucléaire et spatiale de surcroît.

    Le plus merveilleux de l’histoire est que ces trois vrais chefs du monde partagent une caractéristique très significative,. Ils sont, à la fois les plus profiteurs, pollueurs et pourrisseurs du globe et les plus impérialistes, dictant aux 7 milliards d’êtres humains, leur manière de vivre, et de survivre, sans même leur demander leur avis.

    A l’heure où la nécessité urgente d’une véritable concertation planétaire est vitale, ces trois Léviathan n’ont que faire de l’avis des 250 et quelques autres nations et des 6 milliards et quelques êtres vivants qui ne sont pas eux... et de leur environnement encore moins. Comme le disait gentiment un jeune chef d'entreprise chinois, copîeusement nanti et tout heureux de ''péter dans la soie'': ''Le plus important est d'accéder au mode de vie occidental, pour l'Environnement, nous verrons après.''.

    On ne saurait mieux dire et les (très) fumeuses et toujours souriantes promesses de création très prochaine de véhicules propres, de mise en place de lois locales destinées à juguler la corruption  et de décrets et oukases censés rendre l'environnement chinois de plus en plus sain, il suffit de lire la presse chinoise pour y voir pulluler les cris d'alarme à cet égard, cris d'alarme qui ne sont encore autorisés que dans la mesure où ils dénoncent les chefs locaux mais se gardent bien d'égratigner le président, le Premier Ministre, le Secrétaire général du parti et les galonnés courcilleux.

    L’HELICOLOGISTE SAUVEUR

    Quel poids leurs difficultés, leurs souffrances, leurs cris d’alarme à ces milliards d’esclaves, chinois compris ?

    Le syndrome du Titanic que vous aurez, peut-être, été voir, ne vous rassurera guère à cet égard.

    Certes, il y est fait un constat abominable de l’état de la Terre.

    Néanmoins, comme l’a bien fait remarquer un responsable Vert à la sortie de la première séance, ledit constat n’apporte pas grand-chose à ce que nous savons déjà (cf les oeuvrettes d’Al Gore ou d’Arthus Bertrand dont personne ne parle déjà plus). Et d’une.

    Plus hypocrite, il nous culpabilise de manière au mieux indécente, au pire, criminelle quand on sait, en plus, que les sponsors du distingué Hulot sont parmi les premiers pollueurs et exploiteurs de la planète et des humains qui y habitent : EdF, Les autoroutes de France, Duracell, L’Oréal, dignes successeurs de Rhône Poulenc, et on en passe.

    Certes, le gentil petit Nicolas hélicologiste nous susurre qu’il vaut mieux démolir le Système de l’intérieur que de l’extérieur, mais il nous prend pour des billes.

    Déjà, à raison de ses 30.000 euros TF1 par mois (Et autant en contrats sponsorisés), la situation de celui qui veut nous faire payer à force de sacrifices la faillite d’un régime et d’un système qui ont tout bousillé et continuent de le faire sans nous demander notre avis, est plutôt confortable.

    En outre, nous culpabiliser est d’autant plus commode que dans son film, il ne pointe jamais les véritables responsables de ce saccage planétaire, et surtout pas de ses propres sponsors. Grands patrons et politiques compris.

    Il nous prend pour des crétins quand il veut nous faire croire qu’il va arriver à miner le capitalisme alors que ce dernier accepte les pas trop méchants coups de gueule de notre pur et dur hélicologiste, car ils constituent une précieuse soupape de sécurité qui apaise les foules en les empêchant de faire la révolution et redonne une conscience un peu verte aux bousilleurs de la Terre.

    A l’aune de la pureté idéologique, on préfère, sans évidemment partager toutes ses idées, et notamment celles qui pousseraient aisément vers des solutions ou manifestations violentes, le nouveau parti anticapitaliste qui accepte le rôle du méchant au couteau entre les dents qui mange les petits enfants, mais l’assume au quotidien, et montre clairement les racines du mal, quoi qu’il puisse lui en coûter...même si être dans l'opposition est très souvent plus commode que dans la majorité...enfin presque.

    Cette volonté du Nicolas cabrioleur d‘’infiltrer’’ le capitalisme en nous faisant croire à l’effet salvateur de son travail de sape, confortablement rémunéré, nous rappelle qu’aujourd’hui chaque homme a son prix dans un monde où, moralement et politiquement, prospèrent les girouettes, les beaux parleurs, les infiltrés et les experts en camouflage qui savent adapter leurs discours selon l'air du temps et selon le prix qu'on leur propose. Il faut bien manger non?

    Quel rapport entre le G20 et notre pétaradant ‘’journaliste’’ repeint en vert ?

    Oh, tout simplement qu’ils ont en commun de nous faire de belles promesses dont nous avons le mauvais esprit de penser qu’elles ne seront, volontairement ou non, jamais tenues.

    Ou alors si…en nous faisant payer fort cher la réparation des dégâts dont les véritables responsables sont intouchables.

    Comme pour la faillite des banques que nous avons comblée avec nos économies et nos futurs taxes (impôts?) qui nous attendent, nous allons payer la restauration de la planète mise à mal.

    Peut-être en fait.

    Car si ‘’quelque chose est fait’’, soit, ce qui est grave, le trio infernal ne voudra pas le faire, soit, ce qui l’est encore plus, il ne pourra pas, ce qui est plus sûr de toutes manières.

    Le point de non retour est largement dépassé...en direction, comme cela se disait déjà dans seventies, du no future.

    Le Pr VIGNES, que j'interrogeais il y a quelque 25 ans, m'avait dit, déjà, ''En matière d'environnement, les constats sont toujours très clairs lorsqu'il est trop tard...et il est trop tard''. Les 25 années qui ont suivi ont débouché sur ce que nous vivons...avant d'empirer. Certes, notre environnement à nous est vivable, tout comme notre situation économique (1), mais 150 ans de captalisme triomphant et de libéralisme forcené nous amènent à quoi?

    Ce qui ne veut pas dire que nous ne devons pas agir. Fut-ce maladroitement.

    Agir, certes, mais sans aucune illusion.

    Comme disait Victor Hugo, les chants désespérés sont les chants les plus beaux.

    Maigre consolation

    Alors?

    Eh bien subir et la fermer. Vous voyez une autre solution vous? Les solutions radicales préconisées par les extrémistes de tous bords? Pour en aboutir à la violence? Les solutions du pire sont, évidemment, toujours les...pires. Toutes les révolutions ont abouti à des situations plus mauvaises que les précédentes.

    Faites des économies, vous en aurez besoin.

    Et apprenez la patience. Vous aurez déjà grandi un peu.

    A une époque où les coachs coûtent les yeux de la tête, c'est la meilleure manière d'améliorer vos propres performances.

     

    (1) Sauf que si nos smicards peuvent paraître des nababs aux ventres creux du Bengladesh, le coût de la vie et le poids des charges fixes des ménages pauvres occidentaux les cantonnent aussi dans la misère. Un peu moins noire, c'est tout.